Mis à part ses propres habitants, cette région nordique du Burundi a été ces quatre derniers mois le point de passage de milliers de burundais fuyant vers l’étranger. Une tendance qui semble s’inverser.
À une trentaine de kilomètres du centre de Kirundo, le poste-frontière burundo-rwandais situé dans la zone tampon de Gasenyi-Nemba. Plus de files interminables d’émigrants comme il y a 2 mois. Plus d’assauts intempestifs sur les guichets des agents de douane, tout le monde voulant en ces temps-là quitter le territoire burundais le plus vite possible. À 9h, le spacieux poste compte quelques personnes disséminées ici et là, les agents de douane, burundais ou rwandais, se tournent les pouces tandis qu’à côté les « fouilleurs » de voitures traînent les pieds.
À 10h, l’ambiance vient de l’autre sens. Un bus et deux voitures de particuliers traversent la frontière rwandaise et pénètrent dans la zone tampon. Remplie à ras le bord d’effets personnels et d’ustensiles ménagers, une de ces voitures ramène une famille entière qui s’était réfugiée au Rwanda : deux enfants en bas âge, une bonne, et deux jeunes parents, ils viennent de Kigali. Dans le bus, les voyageurs sont plus hétéroclites. Des adolescents, des hommes et des femmes esseulées, et beaucoup de bagages. Leur cargaison témoigne du but de leur voyage : la plupart rentrent.
Émigration à plusieurs causes
Dans certaines localités reculées de Kirundo, les gens ont fui à la suite des intimidations et de menaces dont ils étaient la cible. Certains ont même brûlé leurs maisons avant de partir, ne croyant pas à un probable retour. Quant à l’exil massif des personnes vivant au bord de la RN14 vers le Rwanda, c’est d’abord le résultat d’un effet domino dû au mouvement inédit de personnes en provenance de Bujumbura et en partance pour le Rwanda, et puis les rumeurs ont fait le reste.
À Kinyangurube, plusieurs maisons verrouillées se font toujours remarquer en bordure de la RN14. Certains habitants sont partis et ne sont pas encore rentrés. Leurs voisins racontent qu’ils ont suivi le mouvement de réfugiés venus de Bujumbura, et que parfois ils ne partaient qu’avec comme seuls bagages leurs vêtements sur le corps.
Ces derniers temps, un autre mouvement migratoire se fait remarquer. De nombreuses personnes passent au Rwanda juste pour se faire inscrire comme réfugiés et avoir une carte l’attestant. « Il y a pleins d’avantages d’avoir sur soi cette carte », confie un jeune de Kirundo revenant d’un camp de réfugiés, sans toutefois énumérer ces avantages. Il était parti expressément le matin pour avoir cette carte.
Un retour au bercail compliqué
Rita, accompagnée de ses enfants, est revenue depuis une semaine du Rwanda. À Nyarunazi, elle est parmi les premières personnes à rentrer au pays. Entre moqueries et regards suspicieux, elle trouve que la situation est plus supportable que ce qu’elle redoutait. Elle peut toujours dire qu’elle était partie en vacances avec sa famille, un marché de dupes d’accord, mais qui l’épargne des questions inquisitoires de ses voisins.
Marc est directeur d’une école à Kirundo. Lui n’a pas encore rapatrié ses enfants, partis depuis plus de deux mois. « Je suis toujours en train d’y réfléchir, mais je balance », confie-t-il. Car pour lui, rien n’est encore sûr à Bujumbura, « la poudrière pourrait sauter d’un moment à l’autre, et je devrais les renvoyer au Rwanda aussitôt.»
À la frontière de Gasenyi-Nemba, l’appréhension occupe la place de la joie due au retour sur les visages des rapatriés. Les jeunes ont plus peur que les personnes d’un certain âge. Un parmi eux confie la cause de leur appréhension: « Pourra-t-on passer le check point situé au bar « Iwabow’abantu », juste à l’entrée de Kamenge ?».
Une rumeur circulerait au Rwanda que les jeunes Imbonerakure arrêtent certains parmi ceux qui rentrent et les enlèvent. Tout cela fait que la plupart des jeunes se trouvant au Rwanda ne pensent pas encore à rentrer.
Armel,
Pourriez-vous donner les noms de ceux qui ont brule leurs maisons avant de quitter Kirundo s’il vous plait? Etes-vous sur que ce sont eux qui les ont reellement brulees??? C’est rare de trouver quelqu’un qui brule sa propre maison en tout ca! Si c’est pour faire plaisir aux authorites, c’est votre plein droit. Si c’est le cas, dame Concilie et Mr. Jacques ont aussi experimente ce truck, ca a fonctionne tres bien!!! Bon, il ya encore des postes a pourvoir au gouvernement…. Merci pour l’info
ces bruits ne sont pas des feux d’ artifice mais de ceux qui veulent demontrer que rien ne va a Buja ;; va en ville le jour meme le soir abantu baranyuragiranwa nkakera abava Kigali baje gusuma baguma baza , kugira ubwoba birumvikana mais, gutera ubwoba abandi nikuba umwansi n01 wigihugu cacu
Nous ne savons pas que ces la peur d’etre tué, ou la corruption , dans ces jours je lis des articles sur votre site Iwacu, qui sont biaisés dans le sense de faire des éloges au aux grands Lions de Bujumbura . A vous de garder votre réputation ou choisir to be the follower , bampemuke ndamuke nibo bagezwe ko kandi turabamenyereye.
Merci Armel Uwikunze de rapporter les faits d’une autre nature!
Au moins, le monde peut se rendre compte que le Burundi n’est pas aussi entrain de bruler comme le fait savoir une certaine élite mal intentionnée.
Encore une fois, il y a médias et médias. Ceux qui informent comme Iwacu par exemple et ceux qui désinforment..
Peut-être que les bruits qu’on entend le soir ce sont des feux d’artifice ??? Uratubwira tuze kuraba
Les bruits
Justement, ceux qui rentrent savent pourquoi il y a des tirs la nuit.
Cela est fait pour maintenir cette ambiance de peur et du vide.
Ils les connaissent et savent que cela n’aboutira à rien,
la promesse faite n’a accouché qu’une souris.
Rentrons à la maison. « amazi masabano… »
Après tout, même le Rwanda prépare le 3è mandat.
» Sangwe sangwe bene wacu, taha iwanyu turabakumbuye. Ingo twubake hamwe Uburundi, Igihugu camavuvukiro, Igihugu cabibarutse. »
J’aimerai que la RTNB eumet cette fameuse chanson qui me rappelle les années 1990-1992 quand les Burundais rentraient de la Tanzanie.
C’est vraiment merveilleux d’entendre que nos compatriotes, appelés par certains de » Réfugiés rumeurs, » rentrent au Pays.