Trois filles de la colline Butegana de la zone Mukenke ont été passées à tabac par l’administrateur de la commune Bwambarangwe. Mal en point, une des filles est hospitalisée à l’Hôpital de Mukenke. Des mobiles politiques seraient derrière cette affaire.
La scène s’est déroulée devant les bureaux communaux. C’était ce lundi à 14h30 min. Joséphine Mpfukamensabe (22 ans), Vestine Muhawenimana (18 ans) et Alphonsine Niyonsenga (15 ans) ont été battues par l’administrateur de la commune Bwambarangwe, Fébronie Niyingabire. Les 3 jeunes filles, de la même fratrie, répondaient à une convocation de l’administrateur communal. Ce document stipulait que les 3 sœurs avaient un différend avec la commune. L’administrateur les accusait d’empêcher les gens de payer les taxes communales.
Selon les victimes, tout a commencé le jeudi 29 août. «Notre oncle a été arrêté par un certain Emmanuel Nsabimana alias Bigombero. Il lui a demandé une quittance de son vélo. Il y a eu des mésententes. Emmanuel a commencé à tabasser mon oncle. Comme les autres habitants, nous sommes allées voir ce qui se passait. Emmanuel nous a chassées en clamant qu’il abhorre notre famille».
Le soir, poursuit-elle, il nous a dit la même chose. Le lendemain, une convocation tombe. Les 3 filles doivent comparaître le lundi 2 septembre à 8h.
Le passage à tabac
Le lundi, les 3 filles répondent au rendez-vous à l’heure. Elles sont reçues à 14h30 dans les bureaux de l’administrateur communal. «Sans rien nous demander, elle a commencé à nous administrer des gifles. Elle nous a fait sortir de son bureau et elle nous a dit de nous coucher à plat ventre à l’extérieur».
D’après les victimes, elle a utilisé un gros bâton. «Elle nous tapait sur les fesses mais Joséphine a été durement frappée dans le dos». D’après elles, l’administrateur leur a donné l’ordre de l’attendre car « elle n’avait pas terminé». Les jeunes filles se sont empressées de transporter leur sœur à un centre de santé tout proche. Fébronie Niyingabire ne s’est jamais manifestée.
Jacqueline Kanyange, leur mère, ne sait plus à quel saint se vouer. «Je veux que mon enfant soit soigné et que la justice fasse son travail». Bientôt, poursuit-elle, c’est la rentrée scolaire, j’espérais qu’elles vont m’aider ces derniers jours dans les champs car je suis seule à les élever. Cette maman indique que le commissaire communal de police est venu rendre visite à sa fille hospitalisée dans la soirée. «Il nous a promis que la justice va se pencher sur ce cas».
Interrogé, ce dernier assure qu’il est en train de suivre ce dossier avant de nous renvoyer au porte-parole de la police. Contactée, l’administrateur communal n’a pas voulu réagir.
A Bwambarangwe, les militants du Congrès national pour la liberté (CNL) affirment mordicus que les filles ont été tabassées à cause de leur appartenance politique. «Depuis deux semaines, elles faisaient des répétitions de danses pour les cérémonies d’ouverture de notre permanence. C’est cela qui leur faisait grincer les dents». La mère des 3 filles indique qu’elles sont membres du CNL. «On était pour Agathon Rwasa depuis que nous étions au Camp de réfugiés de Rukore en Tanzanie».