«Les auteurs de différents actes des violences faites aux femmes restent impunis», s’indignent des femmes de la commune Bugabira en province Kirundo. C’était ce mardi 27 novembre lors du lancement de la campagne de 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et filles.
Elles dénoncent la corruption des administratifs à la base quand les victimes se confient à eux. Diane Nishimwe, l’une d’elles, ne décolère pas. 24 ans, mère de deux enfants, cette femme de la colline Rubuga affirme avoir été violée et mise enceinte, alors nounou, par son patron.
En premier temps, l’affaire est arrangée à l’amiable. Le patron, enseignant du secondaire, loue un logement pour elle et les relations vont de mieux en mieux.
Mme Nishimwe ne tarde pas à tomber enceinte pour la deuxième fois. «Il m’a abandonnée avec ses deux enfants». Elle saisit les autorités communales pour se pencher sur le dossier. «Ce fut peine perdue». Elle déplore que l’administration leur donne tort sous l’effet de la corruption.
Alain Tribert Mutabazi, gouverneur de la province Kirundo, reconnaît la persistance des violences faites aux femmes malgré les efforts fournis par l’administration pour y mettre fin. Néanmoins, elles se sont considérablement réduites suite notamment à des campagnes de sensibilisation.
M. Mutabazi Mutabazi s’en tient à la diminution des cas de grossesses en milieu scolaire. «Elles sont passées de 105 pour l’année scolaire 2016-2017 à 70 durant l’année 2017-2018». Cet administratif promet de ne ménager aucun effort pour l’éradication de ce fléau.
Le gouverneur de la province Kirundo appelle différentes organisations à s’investir pour l’autonomisation de la femme. Le développement du pays en dépend.
A l’échelle nationale, Kirundo vient en 3ème position dans les provinces les plus touchées par les violences faites aux femmes, après celles de Gitega et de Muyinga.