Le constat amer a été évoqué lors de la Journée Mondiale de l’Eau, célébrée ce 22 mars, à Busoni même. Elle est la commune la moins fournie en eau potable dans toute la province de Kirundo qui fait face à des sécheresses chroniques. Sa population doit être sensibilisée pour bien gérer cette ressource naturelle.
Quelle coïncidence ! Il pleut sur Kirundo en cette Journée Mondiale de l’Eau. Pourtant, le sol était asséché depuis décembre 2011, alors que la population avait déjà semé le haricot, le maïs et d’autres cultures vivrières : « C’est un signe d’espoir », se réjouit un sexagénaire venu célébrer la journée dédiée à l’or blanc. Et Dieu seul sait combien Kirundo en regorge. A elle seule, cette province est arrosée par six lacs (Cohoha, Kanzigiri, Rweru, Rwihinda, Gacamirinda et le lac aux Oiseaux). « C’est compte tenu de cette situation que la journée Mondiale de l’Eau a été célébrée ici. Il faut que la population soit consciente de ses atouts pour en prendre bien soin, afin d’éviter cette carence en eau », explique Révérien Nzigamasabo, gouverneur de la province de Kirundo.
40% de la population de Busoni n’a pas accès l’eau potable
Avec regret, Léocadie Kabihogore, administrateur communal de Busoni, annonce que seuls 40% de la population de Busoni a accès facilement à l’eau potable (comparée à d’autres communes). Pourtant, cette commune possède, à elle seule, 3 lacs. Pollués, ils ne servent pratiquement à rien alors qu’avant, des familles vivaient grâce aux poissons de ces lacs. De temps en temps, en période de fortes pluies, on peut y voir des crocodiles et des hippopotames : « Notre commune n’a aucun barrage pour le drainage, à part trois qui sont entrain d’être construits grâce à la coopération allemande. » Mme Kabihogore saisi l’occasion pour remercier le Président de la République qui a donné du ciment pour la construction de 27 bornes fontaines.
Des mesures d’austérité
Adolphe Mbonimpa, directeur provincial de l’Agriculture et de l’Elevage (DPAE) tire la sonnette d’alarme : « Si la pluie continue à nous jouer des tours, la récolte du sorgo va diminuer de 50%, 25% pour le haricot et le maïs entre 25 et 30%. ». Toute fois, il reste optimiste : « La période de mars-mai est appelée de ‘’soudure’’. Il y a un semblant de famine parce que tout le monde est occupé par la culture. » Pour y remédier, il recommande à la population d’installer des greniers. Le DPAE qui se rappelle qu’à une époque Kirundo venait au secours d’autres provinces, suggère une certaine prudence : « Aujourd’hui nous allons limiter notre générosité pour garder quelque chose dans nos stocks. » En outre, M. Mbonimpa fait savoir qu’un projet d’appui aux infrastructures de la région naturelle du Bugesera verra bientôt le jour. Il s’élève à 33 millions de dollars américains, financé par la Banque Africaine de Développement. Pour commencer, 150ha de terres seront irriguées dans le cadre de ce projet. Ensuite, 350 ha, l’objectif étant d’atteindre l’irrigation de 2000ha.