Alors qu’il se rendait en Ouganda pour ses soins de santé, Oscar Nizigiyimana, représentant d’Amizero y’Abarundi, a été intercepté à la frontière burundo-rwandaise, à Gasenyi, en province Kirundo. Ses documents ont été saisis par la police sans aucune explication.
C’était vendredi 13 avril, aux environs de 13h, sur la frontière de Gasenyi, en province Kirundo. Oscar Nizigiyimana se rendait à Kampala en Ouganda pour un examen de contrôle. «Les policiers m’ont dit que je n’ai pas le droit de quitter le territoire national.» Il le garde pendant quatre heures, sans aucune explication. «Ils m’ont seulement expliqué que l’ordre est venu d’en haut.» Oscar Nizigiyimana ne sait pas jusqu’aujourd’hui qui a donné cet ordre.
A 17h, Oscar Nizigiyimana est relâché. Tous ses documents restent dans les mains de la police. « Dimanche dernier, le commissaire provincial m’a seulement remis ma carte nationale d’identité.» Il m’a aussi annoncé que mes autres documents restent saisis. «Suite à un accident, j’ai subi une opération chirurgicale il y a une année. Après une ablation de la rate, je dois faire des examens de contrôle car il y a eu des complications.» Oscar Nizigiyimana craint pour sa santé.
Des raisons politiques?
«Je me demande de quel crime je suis accusé ?» Il demande qu’on le laisse aller se faire soigner. C’est aussi le souhait de sa famille. Ce militant de l’opposition soupçonne des mobiles politiques derrière cette décision.
Le commissaire provincial en province Kirundo, Jacques Nijimbere, n’a pas voulu s’exprimer sur ce dossier. «J’ai déjà transmis toutes les informations au porte-parole de la police.» Interrogé, Dismas Manirakiza indique qu’il n’est pas au courant de ce dossier.
«Le Burundi est une prison à ciel ouvert. Aucune liberté de mouvement, politique et encore moins d’expression», lance Aimé Magera, porte-parole d’Agathon Rwasa. D’après lui, le Cndd-Fdd a instauré un système d’Etat policier. «Le cas d’Oscar est une preuve. Tout le monde est sous surveillance de la police et des Imbonerakure, sauf bien sûr les militants Cndd-Fdd.» Il parle d’un pays totalement divisé où les opposants en général et les militants Fnl en particulier sont considérés comme des citoyens de seconde zone. «Nous exigeons la restitution de ses documents de voyage pour qu’il aille se faire soigner à l’étranger.»