Mardi 24 décembre 2024

Environnement

Kirundo : au secours du bassin du lac Cohoha

20/06/2014 2

Le partenariat national de l’eau du Burundi (Pne-Burundi) via le programme eau, climat et développement (Wacdep) a planté 138.112 arbres agro-forestiers et 30.000 arbres fruitiers. Objectif : protéger le littoral de ce lac Cohoha menacé par des activités agricoles.

Des bananiers sur le littoral du lac Cohoha
De loin, sur la colline Gaturanda, les bananiers occupent les espaces jadis en plein lac Cohoha. ©Iwacu

« Depuis un certain temps, les eaux du lac Cohoha ont diminué de plus de 200 m. Les espaces dégagés ont été vite envahis par les agriculteurs. On y trouve des bananiers, des patates douces, des oignons rouges, etc », souligne Christophe Gahungu, coordinateur national de Wacdep, ce mardi 17 juin. Cela amplifie les effets des changements climatiques dans cette zone et provoque de faibles précipitations. Pour y faire face, indique-t-il, la zone tampon doit être protégée comme le stipule le nouveau code de l’eau et de l’environnement. Il institue une zone de protection de 50 m pour les lacs intérieurs et 150 m pour le lac Tanganyika.

Gabriel Bucumi, chargé des activités sur terrain du programme Wacdep, indique que les 30 m ont été consacrés aux arbres agro-forestiers tandis que le reste est destiné aux arbres fruitiers. Les collines Gaturanda et Kigina de la commune Bugabira sont les plus concernées et constituent la zone d’action de Wacdep.

Ainsi, mentionne-t-il, ces fruits serviront de sources de revenus. Les plants ont été distribués gratuitement. Et le projet a été réalisé sur une distance de 26 km, selon M. Bucumi. Comme ce programme est transfrontalier, précise-t-il, il est en train d’être exécuté au Rwanda sur la colline Kamabuye, district Nyamata. Par ailleurs, il fait savoir que le Rwanda contrôle 20 % des eaux du lac Cohoha.

Un projet salutaire

Malgré une certaine réticence, la population ne s’y oppose pas. « A voir ce que nous endurons avec les changements climatiques, nous n’avons pas le choix. Nous devons nous ressaisir pour protéger nos lacs », déclare N.A., une femme rencontrée au bord du lac en train de couper du papyrus. Elle affirme que des précipitations irrégulières s’observent avec la diminution des eaux de ce lac. Cependant, quelques plants ont été déracinés par les agro-éleveurs riverains du Lac Cohoha.
Jean Paul Hakizimana, conseiller technique au développement communal de Bugabira, souligne que cela permettra de faire face aux changements climatiques. Il demande aux récalcitrants de comprendre que la protection de l’environnement est une affaire de tous.
Le Wacdep a d’autres projets. M. Gahungu évoque la démarcation de la zone tampon par des courbes de niveaux et des herbes fixatrices comme le tripsacum… On notera aussi la collecte des eaux pluviales dans des fosses ainsi que l’introduction des foyers améliorés en vue d’une utilisation rationnelle du bois de chauffage, etc.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. UWUBIZI

    Pourvu que ça ne reste pas dans les mots.

  2. Gerard

    Le riz bouffe bcp de l’eau et ainsi occasionne la diminution sinon la disparition des eaux des rivières et des petits lacs.
    Il faut qu’il y ait l’aménagement des marais avec des techniques appropriées. Cela permettra de recueillir l’eau nécessaire pour l’irrigation du riz et autres plantes sans toutefois courir le risque de sécher les lacs et rivières et autres cours d’eaux importants.

    A part le ministère de l’agriculture et élevage que faisaient ces ONG qui jadis abondaient la Province de Kirundo. On nous amène du riz pour nos champs mais on aménage pas nos marais adéquatement. Ou allons nous alors plantez ce riz demain?

    Même nos bétails n’auront pas bientôt de quoi se désaltérer.
    Ailleurs l’eau est une patrimoine qu’on garde jalousement et est considérée comme un don sacré du Ciel. Un pays qui dépend de l’agriculture plus de 80% devrait s’évertuer à investir dans ce domaine.
    None tuzomenya gute ko igihugu c’Uburundi ko ari ic’amata n’ubuki tutakibungabunze.

    J’INSISTE QUE CELA NECESSITE UNE POLITIQUE NATIONALE BIEN CLAIRE.

    A vous les élus du peuple d’agir. Ntimushaka ko Imana n’Abengihugu babongera?

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