Ce 26 juillet, l’administrateur communal, Thierry Ndabonekewe, a démoli une clôture en construction d’une parcelle où siège l’association « Iterambere » (progrès), dans le quartier Ruyigi. Les femmes, membres de cette association, affirment, documents à l’appui, que la parcelle leur appartient. Pour l’administrateur, une partie est un terrain de l’Etat.
<doc4808|left>La clôture n’avait pas plus d’un mètre de hauteur quand elle a été démolie. A l’entrée de la concession, une menuiserie et un petit restaurant qui n’est plus fonctionnel. Dans les locaux de l’association « Iterambere », se trouvent un petit bureau, un poulailler et des hangars de stocks pour les denrées alimentaires.
Entre ces locaux, du riz non encore décortiqué est étalé au sol. Avant, la parcelle mesurait 4000m2, mais, aujourd’hui, sa superficie est de 1537,90m2. Les 2462,1m2 enlevés sont occupés par des femmes démobilisées. Mme Dorothée Banyankirubusa, présidente de l’association « Iterambere », craint que l’administrateur communal veuille leur faire le même coup. « Cette parcelle nous appartient depuis 1991. En 2005, le ministère de l’Urbanisme nous l’a attribuée sous le numéro 6049a6/K. Ce retard est dû à la crise qui a tout paralysé au Burundi et à la mauvaise volonté des administratifs chargés de traiter le dossier», indique Mme Banyankirubusa.
Elle souligne que, le 27 juillet de cette année, elle s’est rendue à la commune pour discuter de ce litige avec l’administrateur. Mais ce dernier n’a pas voulu la recevoir. Il a plutôt écrit une correspondance à l’association « Iterambere », deux jours après avoir démoli la clôture. Il intimait l’ordre à ces femmes de céder une partie des 1537,90m2, occupée illégalement, selon lui.
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Les missions de l’association
L’association, précise la présidente, vient en aide à plusieurs catégories sociales, notamment les femmes âgées et les orphelins. « Iterambere » compte 143 femmes membres dont 80 très actives et qui prennent en charge 73 orphelins. De plus, l’association investi dans la culture du riz, des oignons, de plusieurs sortes de légumes et dans l’élevage des poules. « En vendant une partie de la récolte, les membres parviennent à avoir, chacune et à chaque saison sèche, un nouveau pagne. Nous insistons aussi sur l’entraide (événements heureux ou malheureux) et le reste de l’argent va à la banque. »
Ces femmes demandent à l’administration locale de respecter leurs droits. « Pourquoi nous spolier une autre partie de notre parcelle, alors que nous affichons des résultats probants ? », se demande la présidente de « Iterambere ».
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