Deux morts noyés dans un caniveau subitement devenu un torrent furieux suite aux fortes pluies tombées ce mardi 8 octobre 2024 dans la zone de Kinama. L’avenue M. Forest de cette zone est devenue impraticable et les caniveaux de cette route ont débordé causant des noyades. Les habitants de cette localité et les autorités demandent une réhabilitation de la route et des caniveaux.
Il est 10 heures sur l’avenue M. Forest dans la zone urbaine de Kinama. Il y a de la boue sur la route et cela ne permettant pas le déplacement des piétons et des deux roues.
Sous une bruine, Isaac Girukwishaka, le héros qui a essayé de sauver deux enfants de la noyade au péril de sa vie raconte : « Avant la noyade de ces 2 écolières, un tuk-tuk s’est renversé sur cette même route. J’ai dû courir pour donner un coup de main au conducteur, car ce dernier ne pouvait pas s’extirper tout seul de son tuk-tuk avec ses passagers qui étaient en danger ».
Il poursuit son récit : « C’était terrible. L’eau de pluie débordait et transformait les caniveaux en torrents violents. On ne voyait pas les bordures des caniveaux et la route parce que l’eau couvrait toute la zone. Ni le chauffeur ni ses passagers ne pouvaient pas avancer ou sortir du tuk-tuk ».
Une heure après l’incident, comme le précise Isaac, deux fillettes qui rentraient chez elles après l’école se sont noyées une après l’autre dans le caniveau de cette route.
« J’ai vu de loin la première fille se noyer et après un laps de temps, l’autre a trébuché sur la bordure du caniveau en voulant sauver son amie et s’est noyée aussi. J’ai couru vers elle, mais comme l’on ne voyait pas les bordures, je suis moi aussi tombé dans le caniveau » se désole ce héros.
Selon lui l’eau des caniveaux avait une force terrible et ses efforts pour sauver les deux fillettes se sont soldés par un échec. « J’ai essayé de nager vers la fille qui avait été bloquée par un petit tuyau. Arrivé près d’elle, le petit tuyau qui la retenait a cédé suite à la force de l’eau et nous nous sommes retrouvés emportés par ces eaux en furie. Personne n’a eu le courage de voler à notre secours. Je n’ai eu la vie sauve qu’en m’agrippant sur une barre de fer à béton qui m’a bloqué et sauvé. Mais dans cette lutte contre le courant d’eau, ma main avait lâché la petite fille et je n’ai pas pu la sauver », regrette-t-il.
La réhabilitation de M. Forest pour éviter les morts
Les habitants de la localité de Kinama et les usagers de l’avenue M. Forest réclament la réhabilitation de l’avenue pour rendre l’axe praticable en cas de forte pluie et ainsi diminuer les accidents et les morts par noyade.
Marguerite Nikwigize, qui tient une petite échoppe de fruits tout près de ce caniveau qui a remporté les 2 écolières, explique que les inondations sont les résultats d’eau de ruissellement et surtout en provenance de Kamenge et de la rivière Gasenyi qui n’est pas encore réhabilitée.
Pour Marguerite : « La fois dernière, les eaux de pluie ont emporté un homme, et voilà que ces mêmes eaux ont failli emporter l’homme qui essayait de sauver deux écolières. Si l’on parvenait à aménager les deux caniveaux pour acheminer l’eau de pluie dans une autre rivière, ce serait d’une grande importance. Si non, le débordement de ces caniveaux ne cessera pas de nous causer des dégâts », ajoute-t-elle.
Elle suggère également qu’il y ait aménagement de la rivière Gasenyi pour éviter que les déchets charriés par les eaux ne viennent pas boucher les caniveaux. « Nous demandons la réhabilitation de la rivière Gasenyi. L’ARB avait commencé les travaux, mais on ne sait pas pourquoi, les travaux sont suspendus. L’ARB devrait agrandir la longueur des caniveaux et réhabiliter cette route en piteux état ».
Interrogé à ce sujet, le chef de zone de Kinama Aster Niyokwizera explique que l’avenue M. Forest est tellement dangereuse quand il y a une forte pluie et que ses caniveaux ont déjà causé des morts.
« Ce n’est pas la première fois que nous enregistrons des morts causés par ces caniveaux. On demande à l’ARB de nous venir en aide. C’est à cette agence routière du Burundi de voir la meilleure solution pour cette avenue ».
Cet administratif appelle aussi les enseignants à protéger les écoliers lorsqu’il pleut. « Avant de libérer les écoliers, il faut d’abord voir le climat. S’il n’est pas favorable ou bien s’il pleut, il faudra garder les enfants », conseille le chef de zone de Kinama.
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