Lundi 23 décembre 2024

Politique

Une rentrée parlementaire qui s’annonce houleuse

Après un mois de vacances, les élus du peuple retrouvent leurs sièges à l’hémicycle de Kigobe, ce lundi 3 février. Au regard de l’urgence et de l’importance de certains projets de loi à étudier, les politiciens prédisent une ambiance électrique lors des travaux.

Palais des Congrès de Kigobe ©Iwacu
Palais des Congrès de Kigobe ©Iwacu

Honorable Charles Nditije, jusqu’à mercredi dernier président de l’Uprona, donne la position de son parti sur chaque texte. Au sujet du projet de loi sur l’amendement de certaines dispositions de la Constitution, il dit que la position que défendra l’Uprona sera celle qui intégrera uniquement les recommandations ayant fait l’objet de consensus lors de l’atelier de Kigobe.

Il s’agit des recommandations ayant trait à l’intégration du Burundi à la Communauté Est-Africaine. Certaines dispositions de la Constitution pourront aussi être amendées pour se conformer aux amendements du code électoral tels que proposés lors de l’atelier de Kayanza. Enfin, l’Uprona approuve l’amendement qui fait passer le quota des femmes dans les institutions de 30 à 35%. Honorable Nditije dit que les députés de son parti ne pourront jamais voter en faveur d’un projet de Constitution qui accorderait un troisième mandat à Pierre Nkurunziza.

Au sujet du projet de la loi sur la Commission Vérité  et Réconciliation (CVR), M. Nditije dit que son parti ne votera qu’une loi qui donne place au volet Justice. « Cela n’est pas du goût du parti au pouvoir », dira-t-il.
Le troisième texte est le projet de loi sur le code électoral. « C’est une émanation de la Constitution. Notre position dépendra de la façon dont les députés auront traité cette question.»
Quant à la loi sur la création d’une Cour Spéciale des Terres et autres Biens, l’Uprona est catégorique. « Nous n’avons pas voté la loi sur la CNTB. Nous ne voterons non plus en faveur de la Cour Spéciale.»

« Nous pouvons même revoir notre position sur la CNTB »

Le président du parti Sahwanya-Frodebu affirme que la position de son parti est on ne peut plus clair : « Pas question de voter pour une Constitution qui consacrera un troisième mandat à Pierre Nkurunziza. A Arusha, nous nous sommes convenus qu’aucun président ne pourra faire plus de 10 ans au pouvoir ».
Au sujet de la loi controversée sur la CNTB, honorable Jean Minani dit que même si les députés issus de son parti ont voté en faveur de cette loi, aussi longtemps que cette loi soulèvera des polémiques, il y aura toujours lieu de la retourner à l’Assemblée nationale pour amendement. En tout cas, il avertit que la loi sur la création de la Cour Spéciale des terres et autres Biens fera l’objet d’une analyse minutieuse avant son adoption, si adoption devra y avoir.

Joignant sa voix à celle de son homologue de l’Uprona, le député Jean Minani réaffirme que son parti ne votera pas en faveur d’une CVR qui n’intégrera pas le volet justice. « Et si quelqu’un refuse de témoigner, comment faudra-t-il le traiter ? Faudra-t-il passer sous silence même les actes de génocide ? », s’interroge Minani.
Signalons que toutes les sessions de février s’ouvrent par la restructuration de la composition des commissions. La grande inconnue reste le comportement des députés de l’Uprona au lendemain des soubresauts qu’il est en train de subir.

Forum des lecteurs d'Iwacu

10 réactions
  1. KanuraRwuruka

    Pour la premiere fois dans l’histoire du burundi, abahutu barerekanyeko batagitinya abatutsi. Ivyo rero vyari bikenewe ko bose baza kuri meme point d’égalité. Ibisigaye n’umukino wapolitique barimwo. Ko batoreye umuti la crise de 93 n’ibindi barabikenyura. Hanyuma rero n’abarundi bamara kwiyumva égale égale. Bibagire ivyamazuru, bakore ivyiterambere. C’est tres facile, le salut est à votre porté.

  2. Terimbere

    Ivyo vyoooose mwivugisha, et bien seul les Badasiganas peuvent nommer celui qui dirige l’Uprona!
    Bagiye hamwe, ni edouard, ni peter, personne ne pourra les en empecher!
    Ces dds peuvent jouer sur le temps, mais ne pourront pas nommer le president de l’uprona!

    Une parenthese:
    Ce ministre de l’interieur me fait rappeler ce fameux ministre de l’information de Saddam hussein, qui s’est rendu lui-meme aux troupes americaines apres la defaite de l’armee irakienne. Ils lui ont directement signifie qu’il n’est pas sur la liste des gens a etre arrete, car ils savaient qu’il ne representait rien dans le pouvoir!
    Je ne serai pas etonne, si demain, il serve une autre cause!

  3. Barekebavuge

    Le feuilleton UPRONA risque de brûler pour longtemps la mouvance présidentielle. Le président Nkurunziza n’a fait que radicaliser la position de ses partenaires en prenant la décision qu’il a prise tard dans la nuit de samedi le 1er février 2014. Il n’a qu’à en assumer les conséquences lui-même. Je lui conseillerai carrément de balayer profondément son cabinet et son entourage de conseillers encombrants. Comme ça il pourra apprendre à réflechir librement deux fois avant de signer certains décrets. En outre, il doit se retirer des projets improductifs de champs cultivés ou stades sportifs pour se concentrer sur des dossiers plus sérieux de la nation.

    • Backary

      Ko umenga uramubabaye cane Nkurunziza? S’ibisanzwe nkakwambura! Mureke akora ico azi kandi azokwimenya! Kandi mureke kuza muramubeshera ngo ashaka gusazira ku butegetsi! Abaye Museveni canke Paul Biya?

  4. John Bebe

    Reka sha Rupande, ba wumviriza neza!

  5. Rupande

    Quand vous dites que Nditije était président du parti UPRONA jusqu’à mercredi dernier, c’est très faux. À ce que je sache, la décision du ministre Édouard Nduwimana a été annulée par celle de l’ex. vice-président Bernard Busokoza. Le limogeage de ce dernier ne veut absolument pas dire l’annulation de sa décision. Aussi longtemps que la décision n’est pas annulée par soit le président de la République ou de l’eventuel successeur de Bernard Busokoza, Nditije restera le pprésident légal et légitime.

    • Federation

      Excellente REMARQUE che(è)r(e) Rupande! Merci.

      • Etoile de l'Est

        Dans la charpente actuelle de notre institution étatique,au Burundi nous avons une seule personne qui peut annuler la décision d’un membre du gouvernement.C’est le chef du gouvernement,c-à-d le Président de la République. Si BUSOKOZA était Premier ministre il aurait raison à avoir pris ladite décision. Or.Or,il est coordonnateur des ministres qui relevent des activités politiques et administratives au sein du gouvernement.Enfin il doit rendre compte au chef du gouvernement qui est actuellement le Président de la République.(cfr la Constitution de 2005).

        • Une bonne analyse.

        • Gutukutuku

          Sha Etoile de l Est, war uvuze n uko batumva. Nibakwigirire 1er VP kuko ni wewe uvyumva. Nayo Busokroz ntavyo yumva yemwe ni ibintu bamusutseko. Burya ngo umwana yiriza kenshi atampamvu niyo ari mukuri ntawumutegera. Murarabe ko abo bose bigira ivyo (opposisio) atari bamwe bagira bwa burofa bwo kwandikira petisyo Bana Kimuna ngo dutabare turahonye DD igomba itwice. Abonye ko ari uburofa yabitereye muri tiroir yinywera agatabi arenza akaguru kukandi, n ubu!! Mwarahinyutse basha. Ubu rero mubeshe ngo murahunze, muhunze iki atari agahimbo k amahoro!!

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