Organisée conjointement par la fédération du secteur privé du Rwanda (The Private Sector Federation, PSF) et le ministère rwandais du commerce et de l’industrie, sous le thème {Providing the perfect gateway towards achieving effective EAC intégration}, cette foire réunit 20 pays.
<doc4845|right>Quartier Gikondo, 11h. Nous sommes le dimanche 29 juillet. Un monde fou se presse à l’entrée de cette exposition. Le ticket d’entrée est à 500Frw. Devant les portes du grand espace occupé par des centaines et des centaines de stands, l’entrée n’est pas facile. Tout se fait à la chaîne. Les gens y font la queue. 4 rangées pour les femmes et 6 pour les hommes. Comme à la communion, nous marchons un à un. Devant, le contrôle est sérieux. Les policiers fouillent partout, dans les poches, dans les sacoches …
Enfin, nous accédons à ce grand marché. Juste à l’entrée, un grand parking accueille de centaines de voitures. A quelques 10 m, des stands multicolores sont installés sous des tentes. Ils sont nombreux et sont rangés par quartiers. Il y en a pour les asiatiques, les africains, les européens, etc. Et devant chaque quartier et /ou stand, le drapeau du pays exposant est monté. On peut donc facilement trouver le marché que l’on souhaite visiter. L’ordre et la sécurité règnent.
Les articles vendus sont d’une grande diversité. Des objets en cuir, des habits, des chaussures, des sacoches, des produits d’équipement, des objets pour le maquillage, des friandises, de la nourriture, des boissons, etc. A côté de tout cela, les achats se font dans une ambiance de fête. Dans certains stands, on retrouve différents jeux pour les enfants comme la balançoire, et des espaces pour les danseurs et les chanteurs. En plus, les vendeurs savent jouer du marketing. Certains interpellent chaque passant, montrant leurs objets à vendre, d’autres apprennent aux clients potentiels le fonctionnement de leurs articles.
Une exposition bien organisée
L’organisation a été bien pensée. Le 1er objectif évoqué par Ephrem Karangwa , coordinateur de l’exposition, est la promotion des produits. Il ajoute aussi que cette exposition a été organisée dans le but de réunir les différents membres du secteur privé pour qu’ils puissent se connaître : « Le transfert de technologie est une réalité dans des foires pareilles. Et les gens s’améliorent.» L’autre but que souligne le coordinateur concerne la promotion des exportations rwandaises car, selon lui, les étrangers peuvent être stimulés par les produits rwandais présents à la foire.
_____________________
{ Les pays présents dans l’exposition : Rwanda, Ouganda, Kenya, Tanzanie, Burundi, Syrie, Ghana, Taiwan, Nigeria, Singapour, Iran, Inde, Egypte, Malaisie, Pakistan, Turquie, United Arab Emirates(UAE), Australie, Sénégal.}
_________________
Des opportunités pour le Rwanda et toute l’EAC
En plus de la présence des différents pays membres de l’EAC, des grandes sociétés du Kenya ou de l’Ouganda peuvent créer des partenariats. Pour le coordinateur, la population de l’East African Community en profite beaucoup.» Il affirme aussi que le trésor public rwandais fait beaucoup de rentrées. Il donne l’exemple des pays hors EAC qui doivent payer le droit d’entrée quand ils viennent participer à l’exposition. L’expo contribue également à une importante augmentation de la clientèle pour les hôtels et les taxis qui participent au paiement des impôts et des taxes.
Par ailleurs, le coordinateur de l’exposition considère la promotion des investissements comme une chose importante pour le pays : « Il y a ceux qui viennent pour l’exposition et qui après décident d’investir ici. »
Les avantages sont aussi microéconomiques, car l’exposition a créé 730 emplois temporaires, surtout pour les jeunes qui sont en vacances, selon Ephrem Karangwa. « Un employé gagne entre 5 mille et 10 mille francs rwandais », précise-t-il. Cette exposition a coûté 300 millions de Frw ; le prix d’un stand de 9 m2 est de 450 mille Frw pour les nationaux et 130 dollars US pour les étrangers. « Un projet de 40 millions de dollars américains pour la construction d’un palais des foires a été planifié et, d’ici 2014, on entamera les travaux », ajoute-t-il.
<doc4846|left>Des avantages pour les clients et les vendeurs
Les responsables des différents stands se disent satisfaits : ils écoulent leurs produits dans une courte période. « Ici, j’ai tellement de clients que mon stock se vide rapidement», se réjouit A.N., une Kenyane. Assise devant son stand de chaussures et de sacoches, elle est sûre qu’elle va beaucoup gagner. « J’ai diminué les prix jusqu’à 20% et le fait de vendre beaucoup en peu de temps me permet de gagner énormément », continue-t-elle. Elle affirme qu’actuellement le chiffre d’affaires enregistré dans deux jours peut correspondre à celui qu’elle peut avoir en deux semaines dans son magasin.
L’échange d’expérience pour différents exposants est aussi une réalité dans cette foire. Les commerçants interrogés affirment qu’ils apprennent beaucoup de leurs collègues venus participer à la foire. « Je prends connaissance des autres articles vendus ailleurs dans les autres pays et comme ça je suis inspiré», raconte un vendeur rwandais d’objets et de produits de maquillage.
En outre, l’exposition profite aux clients. « Nous faisons face à plusieurs articles, ce qui fait que le consommateur devient encore plus libre dans le choix », précise E.N. Ensuite, explique-t-il, nous prenons connaissance de plusieurs marchés. Selon lui, en connaissant l’adresse de l’exposant, ils pourront, par exemple, faire des commandes via internet. » Il indique aussi que les prix ont chuté dans certains stands.
Soulignons que cette foire est la 15ème tenue au Rwanda ; la 1ère a eu lieu en 1998. Pour le moment, le nombre moyen de visiteurs, par jour, est 17000, selon M. Karangwa.
