Par Antoine Kaburahe
Trois radios burundaises en exil travaillant depuis Kigali, Humura, Inzamba et Radio TV Renaissance ont été sommés par les autorités rwandaises d’arrêter leurs activités. « Nous nous y attendions », a indiqué à Iwacu un des trois responsables sous couvert d’anonymat. « Nous savons qu’il y a un dialogue politique en cours entre les deux pays et Gitega a demandé l’arrêt de nos émissions depuis le territoire rwandais » a encore précisé, sans plus de précision, le directeur interrogé . Pour rappel, en mai 2015, après leur destruction au Burundi, les trois médias s’étaient organisés depuis le Rwanda et diffusaient en ligne, notamment via whatsApp, plusieurs programmes dont des journaux quotidiens en français et en kirundi.
On peut toujours spéculer sur les raisons ayant poussé le Rwanda à suspendre la diffusion par ces trois médias depuis son sol. De manière objective, tout le monde de bonne foi se souviendra que les putschistes de 2015 ont utilisé ces mêmes médias comme outil de propagande de leur forfait . On me dira qu’ils ont été forcé . C’est de bonne guerre! En revanche, certaines informations qui ont été largement partagé dont des extraits de communication entre putschistes et les gérants de ces médias sont sans équivoque ! On me dira que c’est le métier des journalistes d’aller à la quête de l’information ! De bonne guerre toujours ! Et puis , il y a eu quand même des relais non négligeables dans la communication autour de ce putsch entre Certains médias étrangers et certains hommes de ces médias suspendus qui laissent peu de doutes à une certaine collision ! Et puis il y a eu tout un travail de sape contre le Burundi et auquel la participation de certains hommes des médias a été remarquable ( Tribunal Roussel à Paris, Forum et Colloque divers dans des lieux où des décisions importantes se prennent , des amitiés clairement affichées entre décideurs/homme-femme politiques/hommes des médias etc…)
Médias de la haine ? Peut être non si l’on se situe au niveau de la Radio Nationale du Burundi en 1972 ou à celui de la Radio des milles collines au Rwanda en 1994 mais il y a eu des propos, des éditoriaux , des débats qui interpellent et qui ont parfois frôlé (si pas dépassé ) la ligne rouge.
Enfin , il y a eu cette intransigeance de Gitega face à Kigali : neutralisation des putschistes avant toute reprise de dialogue ( à ne pas négliger dans cette affaire )
On peut aussi fort bien spéculer sur les causes du désamour entre le régime de Gitega et la presse indépendante au Burundi, raisons qu’on connaît au moins depuis 2015 si ce n’est avant! Ce qui est clair en revanche, c’est l’entêtement à vouloir présenter le Burundi comme un pays qui, non seulement détruit sa presse privée sur son territoire, mais la poursuit de sa hargne chez ses voisins auxquels il demande et obtient sa fermeture. Au moment ou un dialogue politique est engagé avec l’Union européenne pour la reprise des aides bilatérales au pays, la démarche est tout sauf anodine.
Il m’arrive de suivre les informations sur ces 3 médias suspendus, comme le font de nombreux burundais à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Ce ne sont pas des médias de la haine, et je ne vois pas exactement en quoi ils peuvent être considérés comme fauteurs de troubles aussi bien au Burundi et au Rwanda. A part bien sûr que de temps en temps il y avait des vérités qu’ils pouvaient se permettre de diffuser en profitant du fait qu’ils sont un peu loin de la censure de Gitega. Faire taire un média est facile, mais c’est difficile de barrer la route à la circulation des vérités qui dérangent.
Ce ne sont pas des médias de la haine? Permettez-moi de vous rappeler les propos d’un certain maître Rufyikiri, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Bujumbura sur ces mêmes médias! Ce qui interroge, ce n’est pas que le Rwanda ferme des médias (après tout, le Rwanda n’a jamais été cité comme exemple en matière de liberté de la presse, les rapports de RSF sont particulièrement éloquents à cet égard. (On veut bien le citer volontiers comme modèle dans tous les autres domaines mais pas dans celui-là!) Le fait est donc somme toute assez banal pour Kigali. Ce qui interroge, c’est le fait qu’on cherche à insinuer que c’est Gitega qui serait derrière cette fermeture. À plus forte raison lorsqu’on connaît d’une part le faible taux de pénétration d’internet au Burundi (et donc, la portée plutôt limitée au Burundi pour des médias diffusant exclusivement en ligne) et d’autre part, la susceptibilité d’un régime rwandais au nationalisme boursouflé.(cfr les frictions entre Kigali et Bruxelles au sujet du cas Rusesabagina )
Tujajure
Vous pouviez, dans la bonne mesure, en quelques mots nous rappeler les propos incendiaires de Me Rufyikiri. Vous avez vos opinions, n’est-ce pas? Des fois, vous les exprimez ici. Figurez-vous que lui aussi, Il en a…
Jereve, je suis heureux qu’il puisse en avoir sauf que certaines n’emportent pas, alors pas du tout l’adhésion. Certains ici sur ce site se souviendront de sa logorrhée sur les Hutsi, personnes ayant des parents mixtes, Hutu et Tutsi. Rien à envier au fameux Hassan Ngeze avec son médium Kangura! Le directeur de ce site Antoine Kaburahe s’était senti obligé de sortir un texte dans lequel il prenait sans équivoque ses distances avec un tel discours
@Jereve
1. Vous ecrivez: « … je ne vois pas exactement en quoi ils peuvent être considérés comme fauteurs de troubles aussi bien au Burundi et au Rwanda… »
2. Mon commentaire
Nous lisons dans l’article: « « Nous nous y attendions », a indiqué à Iwacu un des trois responsables sous couvert d’anonymat… »
Ce responsable ne semble pas avoir beaucoup insiste sur son droit d’emettre (essentiellement pour les auditeurs burundais) a partir du sol rwandais.
Je crois qu’en general un pays ne peut tolerer toute activite (de ses citoyens ou des etrangers/refugies politiques sur son territoire) qui va contre ses interets diplomatiques, securitaires ou autres.
Cette nouvelle c’est un peu comme la mini jupe! Elle vaut beaucoup moins par ce q’elle montre que par ce qu’elle suggère! Le Rwanda qui n’hésitait pas il n’y a pas longtemps à chapitrer l’ambassadeur de Belgique à Kigali parce que la Belgique s’inquiétait ouvertement au sujet des garanties d’un procès équitable pour Paul Rusesabagina ainsi que des conditions de détention de ce dernier, le Rwanda donc serait rendu à se plier aux injonctions et aux oukazes du pouvoir de Bujumbura? Le Burundi devenu comptable de ce qui se passe outre Akanyaru? En échange de quoi? Ou vous en dites trop, ou vous n’en dites pas assez!
Je pense que c,est une des conditions avancees par Gitega pour la reprise des relations entre les deux pays. Donc c’est une demande du gouvernement burundais. Rien de plus, a mon avis
Elles n’ont qu’accepté la main salvatrice leur tendue par le gouvernement burundais. Leur contribution à l’édifice d’un Burundi démocratique, d’un Etat de droit et des droits de la personne humaine ne peut etre effective que si elles oeuvrent sur le sol burundais. Du moins si ceux leur objectifs. Qu’on se ne le cache pas, le Burundi est entrain de se métamorphoser. Ni umwanka urukwavu aremera ko ruzi kwiruka.
Les médias resteront en ligne pour dénoncer toutes formes de violences qui s’observent du jour et nuit par les reporteurs dignent de fois qui sont sur le territoire burundais et ailleurs,, pour sauver le pays malmener par le pouvoir cnddfdd et ses acolytes depuis 2005,,
Vivent les burundais qui ont un coeur de cohabitation sans considération d’ethnie et qui veulent le Burundi paisible,, sans distinction aucune
Hariho abakurikira ubwira .
Habwirwa benshi hakumva benevyo.
Ce qui renvoie au billet du même jour : « l’information en panne ». L’information libre, est-ce la drogue qui donne des convulsions à Gitega ?
Qu’ils rentent alors au Burundi