La toute nouvelle Brigade de Recherche et d’Intervention Judiciaire (BRIJ) a mis tout le paquet ce 12 mars pour retrouver Feniance Nzoyikorera, 4 ans kidnappé 24 heures auparavant. Le petit était caché chez une vendeuse de lait à la 12ème avenue, en commune urbaine de Cibitoke. Les ravisseurs courent toujours. <doc3260|left>On le surnomme Bébé. Traumatisé, le petit Feniance ne sort plus un mot. Il balaie d’un regard vif tout ce beau monde, autour de lui, venu voir à quoi il ressemble après 24 heures passées sans nouvelles de lui. Les parents, Edith Bukuru et Sébastien Nkorerimana, poussent un ‘’ouf’’ de soulagement. Un des ravisseurs, Jean Paul Niyongabo, a été attrapé et est actuellement sous interrogatoire à la police judiciaire, à Bujumbura. Il est originaire de la colline Kirengana, commune Rugazi dans la province de Bubanza. La même que celle des parents de Bébé. Ils avaient laissé ce dernier à la maison (à Mpanda) et partaient assister à la messe du dimanche. Le triste feuilleton commence vers 11h, alors que le petit joue avec d’autres enfants devant la maison. Un homme surgit et lui propose de l’accompagner acheter un beignet à la boutique: « J’ai vu un individu partir avec Bébé et une voiture les attendait sur la route », témoigne une voisine. Un kidnapping déjoué De retour de la messe, les parents ne se soucient de rien avant que les kidnappeurs les appellent au téléphone. D’abord pour leur annoncer la mauvaise nouvelle, ensuite pour exiger une rançon de 12 millions de francs burundais (environ 8500 dollars US). Aussitôt, les parents de Bébé se rendent au poste de police le plus proche. Ils collaborent avec la BRIJ et tentent de négocier ensemble la baisse du montant de la rançon avec les ravisseurs. Ils s’accordent sur une somme de cinq millions de Fbu et sur le lieu de l’échange. Après hésitation entre le quartier Kamenge, le centre ville de Bujumbura et la réserve de la Rukoko, les kidnappeurs décident que l’échange se fasse quelque part, tout près du centre de Kivoga, en commune Mutimbuzi. La police se met en tenue civile pour camouflage. Au lieu de la rencontre, le papa de Bébé, muni d’un sachet noir sous forme de paquet pour simuler les liasses de billets, reçoit deux appels. Au bout du fil, un des ravisseurs. <doc3261|right>Entre temps, la police, un peu à l’écart, suspecte une personne qui fait tout le temps des va-et-vient. Elle interpelle l’individu qui surprend tout le monde en enlevant la carte sim de son téléphone et la fend en deux. Geste vain puisque la BRIJ arrive à relever que le dernier numéro composé est celui du père de Bébé. Pris sur le fait, il indique que l’enfant se trouve chez une vendeuse de lait à la 12ième avenue dans la zone urbaine de Cibitoke. La BRIJ s’y rend et trouve Bébé enfermé dans une chambre. Selon la BRIJ, les enquêtes continuent pour démanteler ce qu’elle pense être un réseau. Pour cause, en décembre 2011, Cyriaque Nsabushimike, un écolier de la 6ème année primaire avait été kidnappé. Il a été retrouvé mort le 10 février à la frontière des communes Musigati et Bubanza. La Brigade de Recherche et d’Intervention Judiciaire est opérationnelle depuis le 30 novembre 2011. Parmi ses missions, elle mène des enquêtes préliminaires, procède la recherche des criminels et lutte contre les enlèvements qui aboutissent à la mort de la personne kidnappée en engageant des négociations avec les ravisseurs.