Depuis plus d’un mois, le pont reliant le quartier Kibenga en commune Kinindo et celui de Gisyo dans Kanyosha rural est devenu impraticable. Les habitants se plaignent du laxisme de la part des administratifs, qui s’avèrent incapables de faire plus.
<doc3817|left>Sur les lieux, le pont s’est scindé en deux. Deux piliers qui le soutenaient au niveau de la cassure ont été emportés par la rivière Kanyosha. Les véhicules ne passent plus, ni les motards. Pour passer, les piétons sautent ou escaladent les deux parties du pont qui ont été séparées alors que d’autres préfèrent traverser la rivière à pied. Des deux côtés de la rivière, la fréquence des visites a diminué.
Impuissants, les habitants font semblant de n’avoir aucun souci. P.N, un jeune homme rencontré tout près du pont accuse l’administration de « laxisme exagéré : les autorités communales accompagnées des membres du ministère de l’Urbanisme et celui de l’Environnement ont déjà fait plusieurs descentes. Mais rien n’est encore fait, ils n’ont fait que constaté les dégâts. » Si l’administration avait agi à temps, ajoute-t-il, le pont ne se serait pas coupé en deux. Il explique qu’un premier pilier a lâché et que l’autre, deux à trois mois après, a suivi.
Les grooms qui travaillent dans les quartiers Gisyo et Kibenga se rendent, difficilement, aux marchés de Kinindo et Kanyosha. Les élèves, se rendant à l’école, doivent contourner et passer sur la route nationale 3, empruntée aussi par les commerçants du bois du marché de Kinindo.
Protais Niyongabo, vice-président du conseil communal, trouve que le pont a lâché à cause du curage du moellon dans cette rivière : « A ce moment, l’eau coule avec un haut débit et détruit tout sur son passage. » Habitant juste à 50 m de la rivière, il a peur qu’un jour la rivière Kanyosha dévie sa trajectoire pour envahir les agglomérations.
C’est pourquoi, explique-t-il, une commission en charge de ce dossier a été nommée, regroupant des membres de la 2è vice-présidence, du bureau de l’Ombudsman, de la direction de titres fonciers et de la direction générale de l’Urbanisme. Pour le vice-président du conseil communal, cette commission doit trouver une solution dans les meilleurs délais. Il se souvient que l’administration avait demandé à la Banque Mondiale de leur venir en aide, mais sans succès. « Elle a répondu, regrette-t-il, qu’elle ne peut pas donner de l’aide à des gens qui ne savent pas en faire bon usage.»