« J’ai intégré le collectif Maoni en 2009 lors de l’exposition Mouvements et ce fut un réel plaisir car grâce à Maoni, j’ai pu me jeter à l’eau et partager mes textes, chose que je ne faisais pas auparavant. »
<doc2165|left> Lorsque Ketty parle, on l’écoute. On ne peut que l’écouter. Elle a beau dire qu’elle est plus à l’aise dans l’écriture que dans la prise de parole, il suffit de l’entendre lire un de ces poèmes pour se prouver du contraire. Le silence qui suit est une continuité du texte. La poésie est sa marque de fabrique « J’écris par rapport à ce qui me touche, à la souffrance, à la douleur. Mes textes sont assez noirs mais c’est mon côté idéaliste qui prend le dessus, c’est de l’indignation en faite. »
Les poèmes tels qu’« un cri silencieux », « Les petits hommes » ou encore son tout dernier « Petit garçon » sont des textes poignants, engagés (Écrit actuellement un poème sur Léandre Bukuru). Ce qui l’inspire est de nature fugace, fugitive : une conversation avec une personne où l’espace d’une fraction de seconde elle entrevoit dans le regard « une fragilité, une vulnérabilité », la crosse d’un fusil rattachées à des nattes aux couleurs éclatantes lui font penser à trois petites filles et ainsi né « Les trois ethnies ».
Ses références littéraires sont Tony Morrison, Ben Ockri, Chimamanda Ngozi Adichie… elle adore le théâtre « J’ai eu une belle expérience avec la troupe Pili-pili. La scène c’est magique. » Le souvenir est encore vivace pour ceux qui l’ont vu mimer une féministe burundaise œuvrant pour les droits des femmes avec un accent français en kirundi (Le l à la place du r et vice versa). La prestation était tout simplement hilarante.
Ses prochains projets culturels sont tout aussi nombreux que variés : Un recueil compilé de ses poèmes, une caravane du livre qui consistera en une tournée dans le pays et dans la région dont le but est une animation autour du livre pour les enfants qui n’ont pas accès au livre en collaboration avec Sembura. Le [Samandari->http://samandari-litterature.blogspot.com/] également dont elle est l’une des initiatrices qui se déplace une fois par mois maintenant pour diversifier les audiences « afin de ne pas toujours prêcher aux convaincus »
« Ma vie est étroitement lié à l’écriture, à la culture» confie t-elle. On aurait presque envie d’ajouter que la culture n’a jamais eu plus belle apparat.