Les membres du Consortium IRC, AVSI, Tdh, JRS, AFRABU, ICCA et WWGVC sur financement de l’Union Européenne dans le projet Kaze Twiyunge ont octroyé, aux enfants rapatriés des communautés d’accueil et les enseignants des 7 provinces de grand retour, des kits scolaires, pédagogiques et des kits de dignité. C’était jeudi, 10 octobre, à l’ECOFO Kigamba II en commune Gisuru de la province de Ruyigi.
C’était la fête à cet établissement. Les membres de ce Consortium de mise en œuvre du projet Kaze Twiyunge avec un financement de l’Union Européenne, ont procédé à la distribution des kits scolaires, pédagogiques et kits de dignité aux enfants rapatriés et des communautés hôtes des provinces de grand retour qui sont : Cibitoke, Makamba, Rutana, Ruyigi, Cankuzo, Muyinga et Kirundo.
Objectif : améliorer l’accès aux services de l’éducation et donner une réponse holistique aux enfants rapatriés et aux communautés d’accueil pour promouvoir un programme durable de réintégration scolaire.
Cette distribution concernait 33 778 enfants dont 18 913 rapatriés et 14 865 de la communauté d’accueil scolarisés des 472 écoles partenaires des provinces de grand retour.
1 596 enseignants aussi qui facilitent les cours de remédiation ont été dotés de kits pédagogiques, 8 400 élèves adolescentes ont reçu des kits de dignité.
Rentrant au pays natal avec peu de moyens matériels, les rapatriés volontaires peinaient à s’intégrer dans les communautés hôtes qui vivent déjà dans des conditions d’extrême vulnérabilité.
C’est dans ce contexte que le projet Kaze Twiyunge est intervenu pour favoriser la protection et la résilience des rapatriés au Burundi. En collaboration avec les autorités nationales, les acteurs humanitaires et de développement au Burundi, les membres du Consortium ont travaillé en étroite collaboration afin d’identifier les besoins humanitaires et les actions nécessaires pour soutenir la réintégration des rapatriés burundais.
« Je venais de passer 9 ans en Tanzanie et je suis rentrée avec les enfants sans presque rien. Bien sûr qu’on nous a distribué un paquet retour mais je me demandais souvent pourquoi je suis revenu alors que mes enfants risquaient de ne pas retourner à l’école », nous a confié Nyandwi Annonciate, une mère de 2 enfants rapatriés.
La conseillère socio-culturelle du gouverneur de Ruyigi a indiqué que le secteur d’enseignement connaît des lacunes. Tout en avouant que ces organisations non gouvernementales sont devenues incontournables dans le secteur social et scolaire. Elle n’a pas hésité d’affirmer que dans cette province, il reste beaucoup à aider.
« Nous avons encore des établissements scolaires où les enfants s’assoient par terre, ou à plusieurs sur un seul banc pupitre. Il arrive aussi qu’on ne trouve pas des latrines dans certaines écoles et cela pose des problèmes sérieux quand on veut apprendre aux élèves à faire de la propreté », a-t-elle souligné.
Des nouveaux rapatriés volontaires, de nouveaux défis
Privés de ressources essentielles et à des écarts dans les programmes scolaires, ces enfants reviennent en masse dans les grandes provinces de retour.
Ils font face à des défis majeurs pour suivre les cours et s’intégrer dans leurs nouvelles communautés. Selon les statistiques du HCR, au cours de l’année 2022, seulement 21 788 personnes rapatriées ont été enregistrées au Burundi par le HCR sur les 70 000 planifiées pour la période.
« Les rapatriés qui viennent juste de rentrer exercent une pression supplémentaire sur les capacités de réponse des services sociaux de base dans les zones de grand retour où les communautés hôtes vivent déjà dans des conditions d’extrême vulnérabilité », a fait remarquer Léonard Simbaburanga, coordinateur du projet Kaze Twiyunge.
Selon lui, le projet Kaze Twiyunge est axé sur les secteurs de la protection. Elle se focalise sur l’assistance sociale, la santé mentale, la prévention des violences basées sur le genre et la protection de l’enfance.
Et pour l’Union Européenne, la priorité est que les mesures d’accompagnement soient réalisées dans un environnement protecteur et que les rapatriés et les communautés hôtes puissent bénéficier de l’accès aux services de qualité notamment l’éducation et la santé ainsi qu’à des moyens de subsistance durable.
« A travers ce projet, l’Union Européenne veut répondre aux préoccupations exprimées par les réfugiés dans leurs zones de retour ainsi que l’accès à la terre et au logement », a souligné Laure Grege, la déléguée de l’Union européenne dans ces cérémonies.
« Si nous sommes ici pour la distribution des kits scolaires, pédagogiques et kit de dignité, c’est pour encourager toutes les familles à donner l’opportunité à leurs enfants garçons et filles d’aller à l’école », a-t-elle tenu à souligner.
« La distribution des kits veut aussi améliorer la qualité de l’enseignement notamment pour organiser des cours de remédiation et de mise à niveau et ainsi promouvoir l’accès à l’éducation pour tous et toutes sans discrimination », a-t-elle ajouté.
Les autorités burundaises main dans la main avec les ONG
« Le projet Kaze Twiyunge cadre avec les priorités du gouvernement et ce dont les rapatriés et les communautés d’accueil ont besoin », a reconnu le directeur de la réintégration auprès du Ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique.
Selon lui, ces ONG ainsi que des organismes internationaux qui œuvrent pour le retour des enfants du pays au bercail sont et resteront soutenus par le gouvernement burundais.
Il a réaffirmé en outre que de telles contributions du Consortium et de l’Union Européenne visant à soutenir les efforts du gouvernement sont louables et les bienvenus.
Même son de cloche chez le ministère de l’Éducation Nationale et de la Recherche Scientifique qui reconnaît que ce projet entre dans le programme du ministère.
D’après lui, l’éducation pour tous est le cheval de bataille du gouvernement. « Personne n’ignore les problèmes que les rapatriés, en particulier les enfants rencontrent quand ils reviennent et vous avez été là pour nous représenter valablement. Certes, le projet Kaze Twiyunge a initié ce programme mais le gouvernement tenait ce projet à cœur », a souligné le secrétaire permanent du ministre de l’Education et de la Recherche Scientifique tout en conseillant aux parents de ne pas vendre ce matériel scolaire reçu.
Et pour les parents des élèves, le pas franchi est déjà louable mais des efforts supplémentaires doivent être consentis. Pour ces derniers, c’est un travail de longue haleine.
Une continuité assurée
Selon un des membres du Consortium, les bénéficiaires de ce projet pourront également compter sur l’engagement à toujours soutenir l’éducation au Burundi.
Ainsi dans la poursuite de cette activité, JRS Burundi-Tanzanie mettra en place un projet d’alimentation scolaire dans la province de Ruyigi et poursuivra son projet de construction et de réhabilitation de salles de classe dans les provinces de grand retour.
« 27 nouvelles classes équipées pour le préscolaire et les ECOFO seront construites, 53 seront réhabilitées, 4 blocs latrines à 5 portes seront construits, 30 blocs latrine seront réhabilités et 1000 bancs pupitres seront fabriqués », a tenu à préciser Amadou Alhadji, le Directeur Pays de JRS Burundi-Tanzanie.
très intéressant.Comment trouver des appuis pour les vulnérables handicapées,veuves et les batwa?Telle est l’initiative de L’organisation Pour le Développement Inclusif des Personnes à Handicap<>Siège commune Mugamba