Au matin du mardi 26 septembre, un tract trouvé au Centre de santé de Gatara en province Kayanza suscite stupeur et terreur. Ce dernier menace de mort les religieuses d’origine polonaise qui travaillent dans cet établissement sanitaire.
Il est aux environs de 8h, mardi 26 septembre. En toute quiétude, chacun vaque à ses occupations au Centre de santé de Gatara. Et paf ! L’atmosphère change, ça court dans tous les sens. La peur se lit sur les employés de cette structure sanitaire. La cause : un tract vient d’être trouvé. Sur ce dernier est mentionné que les religieuses polonaises subiront le même sort que les trois sœurs italiennes de la paroisse Guido Maria comforti de Kamenge à savoir sœur Lucia Pulici (75 ans), sœur Olga Raschietti (83 ans) et sœur Bernadette Boggia (79 ans), assassinées le 7 septembre 2014.
C’est la peur panique. «Nous avons tous pensé aux souffrances endurées par les trois sœurs italiennes. Nous avions peur pour nos chères sœurs», confie une des infirmières de ce centre de santé. L’administration est alertée. «Entretemps, les sœurs s’apprêtaient à partir», témoigne une autre infirmière. S’ensuivra alors un ballet des autorités provinciales et des responsables religieux. Le précédent de Kamenge est encore dans tous les esprits. «Les soeurs se sont calmées, après ça », indiquent toujours nos sources.
«La peur est toujours là»
Dans la foulée, des enquêtes sont menées. Des écritures sont scrutées pour voir s’il n’y a pas une similitude avec le tract. D’après des informations recueillies sur place, l’auteur de ce tract serait un employé de ce même centre de santé. «Il aurait entendu que les sœurs religieuses veulent diminuer le personnel. Il se serait senti visé, car il avait signé un contrat de courte durée», indique un fonctionnaire de Gatara. Contacté, le procureur de la République n’a pas voulu s’exprimer.
D’après les informations recueillies à Gatara, la peur est toujours présente chez les sœurs polonaises. Interrogée, une des sœurs responsable de ce centre de santé n’a pas, elle aussi, voulu s’exprimer devant la presse. Certains habitants de la commune Gatara sont furieux contre le présumé auteur de ce tract. «Ce centre de santé a une utilité inestimable pour nous. Non seulement les sœurs nous aident dans les soins de santé, mais aussi elles sont toujours présentes aux côtés des démunis», témoigne Rose Kabura, une bénéficiaire de ce centre. «Même si tu n’as pas un sou, on te soigne. Et nous sommes beaucoup dans ce cas, la population vivant dans une pauvreté extrême», renchérit Pascasie Ndayishimiye. Interrogée sur cette question, l’administrateur de la commune Gatara, Dévote Ndayizeye a signifié à Iwacu qu’elle doit d’abord en discuter avec le procureur de la République à Kayanza. Par la suite, elle n’a pas daigné répondre à nos coups de fil. Toutefois, les habitants de Gatara redoutent le départ de ces sœurs religieuses. Ou …
Si elles sont toujours là, elles sont inconscientes.
Qui pouvait s’imaginer que les petites vieilles sœurs italiennes de Kamenge pouvaient être passées par pertes et profits comme de simples burundais massacrés, mutilés, torturés, castrés, violés, embastillés et exilés? Et pourtant, ce sont des européennes juste ciel ! et la vie d’un européen est sacrée. L’Eglise catholique burundaise et universelle, le gouvernement italien et l’Union européenne ne nous rendent pas service. Chaque violation des droits de la personne humaine est un ruisseau qui alimente les fleuves et les océans de sang qui s’annoncent au Burundi et dans toute la région grand-lacustre. Exactement comme ont fait nos alliés Interahamwe. Si les garants des Accords d’Arusha avait arrêté le cycle de violence dès la torture de Kadege et Déo Niyonzima, nous n’aurions pas eu le supplice d’Ernest Manirumva, l’extermination des militants FLN, la décapitation du militant MSD Léandre Bukuru, un dimanche matin au sortir de sa douche, les petites sœurs de Kamenge et l’hécatombe actuel. Le supplice des petites vieilles sœurs de Kamenge fut un crime fondateur des massacres actuels. C’était peut-être un sacrifice aux dieux pour la réussite de l’entreprise actuelle comme font les trafiquants de drogue mexicains qui tue une femme dès qu’un deal est réussi.
Il faut s’organiser :
1 Mener des enquêtes sérieuses pour décourager ce genre de pratiques
2 mettre en place une garde rigoureuse et visible jour et nuit
Les administratifs et le représentant du gouvernement qui est le gouverneur doivent s’entretenir avec la population autour pour une sécurité renforcée.