Mauvais chargement, corruption et les tickets de voyage qui augmentent sensiblement en ces jours des fêtes. Ce sont les défis de la brigade anti-corruption qui s’engage à corriger le tir.
<doc6567|left>Gatara, au centre Nyabigati, sur la route nationale numéro 1, la police routière est sur ses gardes. Aux côtés de ces hommes en uniformes des agents de la brigade anti-corruption en tenue civile. Tous les bus « 18 places » et voitures communément appelées « Station Wagon», faisant le transport en commun, sont soumis au même ordre : contrôle police. Inopinément, c’est l’homme en tenue civile qui s’approche, en premier, du véhicule. La pratique courante de contrôle des documents, par la police routière, n’est plus la priorité. « Combien le chauffeur vous a-t-il exigé de payer ? », seule et unique question qu’il pose aux passagers.
« 10.000 Fbu », lancent certains.
Sur le coup, avec un ton autoritaire, l’agent de la brigade donne l’ordre d’effectuer le recouvrement sur place : « Ngozi, vous payez 6300Fbu, conformément à la récente ordonnance ministérielle ». Le « convoyeur », qui s’était jusqu’ici frotté les mains, profitant ainsi des citadins qui viennent célébrer les fêtes de fin d’année dans leurs familles à l’intérieur du pays, se voit obligé de céder face à la loi. Les passagers, contents, félicitant l’agent de la brigade, effectuent le payement sur place.
Une opération qui va durer …
« Il y a presque deux mois que l’opération a commencé », signale l’un des commissaires de la brigade anti-corruption de Ngozi. Depuis que le Burundi, explique-t-il, a été classé récemment, par Transparency International, parmi les pays les plus corrompus au monde, la brigade anti-corruption est à pieds d’œuvre afin que le pays redore son blason. Selon le commissaire, les pratiques de mauvais chargement, nourries par un système de corruption, doivent être éradiquées. « C’est un vrai combat. Mais il n’est plus question de relâcher. Les policiers et les chauffeurs doivent comprendre que l’ère de la corruption est terminée. Par une présence dissuasive, nos agents seront régulièrement sur les routes », promet le commissaire.