Treize hommes, tous, anciens combattants du FNL, viennent d’être reprochés, par Jean-Marie Manirakiza, administrateur de la commune Kayanza, de recruter de nouveaux combattants. De leur côté, Ils clament leur innocence mais craignent des représailles.
Mercredi 14 novembre. L’administrateur de la commune Kayanza, en compagnie du commissaire provincial de police, organisent une réunion de sécurité dans la zone Kabuye. Les habitants des collines Kinyankizu, Nyangwe et Mpanga sont invités à y participer. « L’administrateur sort une liste de treize personnes et les accuse d’enrôler de nouvelles recrues pour le compte de différents mouvements rebelles », affirme Ayubu Manirakiza, également inscrit sur cette liste noire.
L’administrateur est venu avec six autres hommes arrêtés dans Bujumbura rural et reprochés d’appartenir à des groupes armés. « Il les a sommés d’avouer qu’ils étaient de mèche avec nous, mais en vain », indique toujours ce démobilisé. Ces pseudo-combattants, poursuit-il, étaient des agriculteurs, ils étaient partis à Bujumbura pour greffer des avocatiers. « C’est un nommé Nyandwi alias Kinyoni qui leur a offert ce marché », précise Manirakiza.
A en croire ses dires, l’administrateur aurait lancé un ultimatum à ces treize ex combattants. Ils ont un délai de deux mois pour adhérer au parti CNDD-FDD afin d’éviter toute poursuite. Et d’alerter : « Nous ne savons plus quoi faire. Nous craignons d’être retrouvés cadavres dans une rivière, quelque part, cela est devenue monnaie courante ».
Contacté, l’administrateur de la commune Kayanza, Jean-Marie Manirakiza affirme qu’on ne peut pas prétendre aller à Bujumbura juste pour le greffage des avocatiers. Pour les autres accusations portées contre lui, il se garde de tout commentaire.