Deux membres du parti Fnl à la colline Gatabo, commune Shombo, province Karusi ont été battus jusqu’au sang dans la nuit du 24 juin par un représentant collinaire du parti Cndd-Fdd en les accusant d’être des irréductibles. Dans les deux camps, c’est motus et bouche cousue.
Aux environs de 21h, un responsable du parti au pouvoir accompagné par deux hommes, eux aussi membres du parti, a tabassé à coup de bâton deux membres du parti Fnl. Selon les témoignages sur place, Célestin Butoyi et Paul Sindayihebura ont eu la vie sauve grâce à l’intervention du président provincial de leur parti qui aurait contacté ses connaissances au sein du parti au pouvoir. Après plusieurs refus de répondre aux questions des journalistes, le président provincial du parti FNL à Karusi s’est permis de lâcher quelques vérités sur ce qui s’est passé dans la nuit du dimanche 24 juin. D’après lui, c’est la énième fois que les Fnl sont maltraités verbalement ou physiquement par les jeunes du parti au pouvoir. Selon ses propos, les incidents de la nuit de dimanche ont été une goutte d’eau qui fait déborder le vase.
« Quand je les ai vus allonger inanimés, les visages ensanglantés, j’ai eu une peur panique croyant qu’ils étaient déjà morts. Heureusement, leurs assaillants n’avaient pas touché les organes vitaux», a précisé Ezéchiel Ndayisenga. Pour lui, quelle que soit la raison, personne n’a le droit de faire ce que ces membres du parti au pouvoir ont fait. « J’ai vu plusieurs fois un bandit ou un autre malfaiteur battu, mais le cas de Butoyi et Sindayihebura dépasse l’entendement. Même ceux qui assistaient à la scène m’ont indiqué qu’ils ont été choqués par cette barbarie. »
« Le linge sale se lave en famille ! »
Cependant, ce président provincial du Fnl ne peut pas dire que le torchon brûle entre les deux partis politiques à Karusi, non plus il ne peut affirmer que la cohabitation est cordiale comme beaucoup viendraient l’imaginer.
« J’ai été obligé d’alerter les dirigeants du parti Cndd-Fdd au niveau communal et provincial pour que les agresseurs acceptent de transporter les blessés au centre de santé le plus proche. Ce qui était choquant c’est qu’ils mettaient en avant l’ivresse de nos membres comme alibi. »
Cherchant à s’entretenir avec les deux parties en conflit, la présence du journaliste du Journal Iwacu semblait gêner plus d’un. Ce même représentant du Fnl était gêné pour qualifier les faits. En plus, les victimes comme les agresseurs n’ont pas voulu s’exprimer. Les téléphones des accusés à savoir Xavier Nahimana (responsable collinaire du Cndd-Fdd) et Jacques Barampama, étaient éteints. Un membre du FNL à Shombo a précisé sous l’anonymat que les deux victimes ont eu l’interdiction stricte de ne pas parler aux journalistes. Tout ce qu’on a pu récolter des sources plus proches du lieu, c’est qu’ils auraient réglé à l’amiable leur mésentente.
« Le linge sale se lave en famille. Aujourd’hui, ils ont honte d’afficher ouvertement leur mécontentement car ils avaient tendance de nous affirmer haut et fort que nous cherchons toujours à salir la réputation des jeunes du parti au pouvoir’’, a expliqué un homme qui s’est présenté comme sympathisant d’Agathon Rwasa.