Depuis quelques mois, la population de la colline Karinzi en commune Kayanza exécute des travaux forcés sous les ordres de certains soldats d’une position militaire du coin. Il arrive même que certains d’entre eux battent de paisibles citoyens qui refusent leurs injonctions.
« Ils nous demandent de leur acheter des caisses de bières. Ceux d’entre nous qui refusent doivent puiser de l’eau pour la position militaire ou payer une amende », dénonce I.N. habitant de Karinzi.
Pour lui, ces forces de l’ordre, qu’il qualifie plutôt de forces du désordre, n’ont aucun droit de lui exiger quoi que ce soit en contrepartie de ce qu’il aurait commis comme faute : « sinon, elles se seraient substituées à la justice. Comment des personnes censées ramener la paix peuvent-elles causer du désordre à ce point ?», s’interroge ce citoyen, outré par ce que des militaires ont récemment fait à Kayanza.
Citant un ami qui a tout vu là bas, I.N raconte : « Il y a quelques jours, une personne a été sérieusement tabassée par un militaire dans le bar Chez Nsaguye. Quand des hommes sont venus à son secours, les forces de l’ordre qui étaient à la position voisine sont intervenues pour les en empêcher. »
D’après le récit de cet ami, poursuit I.N, les militaires de la position ont ordonné à toutes les personnes qui étaient dans ce bar de se coucher par terre et ont commencé à les frapper : « Même une vielle femme de plus de quatre-vingts ans qui se trouvait à proximité du bistrot a échappé de justesse à cette bastonnade arbitraire », détaille I.N dépassé par le comportement de ces hommes en tenues, ajoutant que ces derniers s’en sont alors pris au chef de colline, Salum Bucumi et le chef des rondes nocturnes, Vincent Sabukwimuka, venus voir ce qui se passait : « Le chef de colline a eu le bras gauche cassé et porte aujourd’hui un plâtre. »
Jean Marie Manirakiza, administrateur de la commune Kayanza et Claver Nduwayo, commandant de la troisième région militaire promettent des enquêtes et des sanctions contre les militaires fautifs.