Du 25-29 octobre, l’équipe nationale des cadets/juniors participera aux 10 èmes championnats du monde à Santa Cruz (Tenerife en Espagne). Elle sera représentée par un jeune prometteur karatéka.
C’est un grand test qui attend Elvis Terimbere. Fort de sa bonne prestation aux derniers championnats d’Afrique de Yaoundé (juin 2017), le jeune karateka a à cœur de se faire une place dans le gratin mondial. Un baptême de feu qui n’effraie guère Christophe Nkurunziza, président de la fédération burundaise de Karaté (Febuka). « Les entraînements vont bon train, et vu son engagement, je peux certifier qu’il a de fortes chances de créer la surprise.»
Dorénavant plus rapide en attaque et vigilant en défense, M.Nkurunziza fait savoir qu’après Yaoundé, son protégé a acquis une nouvelle dimension. « La plus-value quand on se frotter aux meilleurs », insiste Elvis.
Il assure que sa marge de progression va crescendo. Pour une compétition pareille, nuance-t-il, on se doit d’être encore prêt mentalement.
Seul bémol : Elvis défendra à lui seul les couleurs du pays. « Après que le ministère des Sports nous a signifié que, faute de budget, il n’est pas en mesure de prendre en charge le voyage, on a dû faire avec les moyens du bord », explique le président de la Febuka. Il annonce qu’en attendant un éventuel coup de main de la part des sponsors, il sera le seul athlète présent en Espagne. Une nouvelle loin d’être rassurante d’autant plus qu’à chacune de ses sorties, la Febuka a toujours ramené des médailles.
Une tribune de plaidoyer
Le karaté, désormais sport olympique, et les JO de la Jeunesse 2018 se profilant à l’horizon, la Febuka espère capitaliser sur ces mondiaux pour plaider sa cause. «En aucune manière, on ne se doit de rater ce rendez-vous. Une occasion de nouer de nouveaux partenariats, parler à bâtons rompus de ces problèmes financiers qui hantent notre sport. »D’ailleurs, poursuit le président de la Febuka, c’est la consigne de la fédération internationale : faire en sorte qu’on y soit.
Outre son souci d’être reconnu sur le plan mondial, la Febuka désire construire son propre Dojo. Un projet que les Japonais ont promis de financer, mais un coup de main financier supplémentaire serait le bienvenu. « C’est le genre de projet qui nécessite l’homologation de la fédération internationale.»
En manque d’entraîneurs qualifiés, M.Nkurunziza espère profiter de cette opportunité pour demander des stages de formation. Une requête qui semble avoir été entendue. Grâce à l’appui du Comité National Olympique (CNO), un coach sera du voyage pour essayer de décrocher le certificat d’entraîneur accrédité.
Pour le moment, la délégation burundaise sur le départ est composée de trois personnes : Christophe Nkurunziza (président de la Febuka), Gilbert Havugimpundu (coach) et Elvis Terimbere (karatéka).
Elvis Terimbere, le talent pur
Le seul représentant du Burundi n’est pas un inconnu du public. Champion national dans la catégorie des -61kg, le natif de la province Mwaro a rapidement gravi les échelons. Une ascension fulgurante qui tient beaucoup plus à son abnégation qu’à ses qualités guerrières.
« Un véritable bourreau de travail .Quand il se fixe un objectif, il finit par l’atteindre », décrit Jean Marie Kwizera, son coéquipier dans le club Zanshin.
En 2014, il intègre Zanshin Karaté club, mais personne ne lui prédisait un parcours si prometteur. « Il était tellement frêle qu’au moindre contact, il vacillait », se rappelle Christophe Nkurunziza, son coach d’alors.
Des débuts poussifs, certes, mais teintés d’une envie de réussir. « C’était un défi que je me devais de relever et, dans la mesure du possible, réussir », explique-t-il.
En moins d’une année, le voilà ceinture verte. Une marge de progression étonnante pour un jeune de 16 ans. Même la crise de 2015 n’entamera pas sa détermination, ce qui lui a permis un retour en force en 2016. L’année 2017 est celle de sa consécration. Des championnats nationaux, en passant par la Coupe de l’Indépendance, aux championnats d’Afrique de Yaoundé, ses performances ébahissent tout le monde. Il est le 6 ème d’une fratrie de 8 enfants. Il étudie en 2ème année de laboratoire à l’Ecole Paramédicale de Kamenge.
Allez Elvis, allez! Terimbere!