Depuis 2018, des pans entiers du cimetière de Gisyo dans la zone de Kanyosha s’effondrent suite à l’agrandissement d’un caniveau conduisant les eaux usées vers le lac Tanganyika.
Les structures de certains tombeaux présentent des fissures, d’autres laissent entrevoir des cercueils voire des linceuls. Ce n’est pas tout comme désastre, ce ravin s’en prend également aux vivants et à leurs habitations, il a déjà emporté quelques maisons tout autour.
Quand il pleut, raconte Marie, habitante de ce quartier, c’est le sinistre, il arrive qu’on fasse des découvertes macabres dans les palmeraies situées tout près du lac : des ossements voire des crânes dans les détritus charriés par les eaux. « Tout cela provient du cimetière. Il y a toute une rangée qui a été emportée par ce ravin. Un voisin a vu la tombe de sa femme s’écrouler. Il s’appelle Pierre Ngendabanka. Le ravin s’est effondré jusqu’à la tombe de la femme. Il a rassemblé les os et nous l’avons aidé à l’enterrer de nouveau ».
Selon les habitants de la localité, au départ, c’était un simple caniveau aménagé pour servir de conduit des eaux usées vers le lac Tanganyika. Un ravin s’est formé à partir de la zone humide, proche du lac.
Ces habitants demandent au gouvernement d’en faire une urgence pour la réhabilitation de ce canal. Il y a trois mois, relate Jean Hakizuburundi, un sage de ce quartier, nous avons appris que le gouvernement comptait exécuter des travaux d’aménagement d’une quinzaine de ravins menaçant des infrastructures publiques et des habitations en mairie de Bujumbura.
Malheureusement, regrette-t-il, notre ravin qui ne cesse d’emporter des maisons et de détruire le cimetière ne fait pas partie de ces projets prioritaires. « Il y a une école fondamentale de même que l’axe principal qui sont menacés. Même la mosquée risque un jour de s’écrouler », se désole ce sage.
Le Journal Iwacu a contacté le commissaire général de l’Obuha, l’Office burundais de l’habitat en vain.