Arrêtés ce dimanche 22 décembre dans la cour intérieure de l’Eglise Emmanuel de Muyaga par la police, Emmanuel Bizimana et Jérémie Hatungimana sont détenus au cachot du bureau spécial de recherche (BSR). Leurs familles dénoncent une persécution.
Selon leurs proches, ce sont des jeunes du parti au pouvoir et des policiers qui ont procédé à leur arrestation. Ils les ont cueillis à la sortie du culte. Ces deux membres du Conseil national pour la liberté ont été amenés manu militari au poste de police de Muyira avant d’être embarqués pour le BSR vers 18h.
«Les mobiles de leur arrestation sont purement politiques car ils ne visent que les membres du CNL », s’est exclamé un proche de Jérémie Hatungimana, ce lundi 23 décembre, dénonçant ainsi la persécution dont ils sont victimes.
Leur arrestation intervient à une semaine du retour à leurs domiciles. Emmanuel Bizimana, enseignant à l’Ecofo Rweza et Jérémie Hatungimana, cuisinier, vivaient en clandestinité depuis le 26 octobre.
«Ils avaient échappé à la purge contre la plupart des membres et dirigeants locaux du CNL au lendemain d’une tentative d’assassinat du chef de zone Muyira, dans la nuit de vendredi 25 octobre », raconte un ami des deux pro-Rwasa venu leur rendre visite, visiblement paniqué.
Un guet-apens
Il se dit déçu par cette arrestation : «Ils répondaient à l’appel des natifs de la province de Bujumbura qui les assuraient que les poursuites ont été abandonnées et les ’’mandats d’arrêt déchirés’’».
Selon des sources dignes de foi, une réunion sur l’initiative des officiers des forces de défense et de sécurité a été tenue en date du 10 et 13 décembre à Muyira, pour promouvoir la cohabitation pacifique.
«Ils ont lancé un appel à ceux qui vivent encore dans la clandestinité leur demandant de regagner leurs familles. Ils ont même promis que ceux qui sont à Mpimba vont bientôt être libérés. Une lueur d’espoir venait de naître. Ironie du sort, ils vont rejoindre les autres», a déploré un proche de ces deux membres du CNL.
Il demande leur libération car dit-il, ils sont victime de l’injustice. Il appelle également les acteurs politiques de ne pas verser dans des actes de persécution de leurs adversaires afin de construire un Burundi meilleur.
Contacté, Ferdinand Nkunzimana, secrétaire communal de Kanyosha, a confirmé la tenue de la réunion qui a sensibilisé les membres du CNL vivant en clandestinité de rentrer. Il s’est dit être surpris par leur arrestation. «Lors d’une réunion, nous les avons appelés à rentrer car rien ne les en empêchait. Les mandats qui pesaient sur eux ont été abandonnés. Ce dossier ne tient plus», a-t-il précisé. Et de promettre qu’il compte «suivre de près ce dossier pour trouver une issue favorable».