Dimanche 22 décembre 2024

Société

Kanyosha : les victimes des intempéries du 21 mars, toujours dans le désarroi

28/03/2021 Commentaires fermés sur Kanyosha : les victimes des intempéries du 21 mars, toujours dans le désarroi
Kanyosha : les  victimes des intempéries du 21 mars, toujours dans le désarroi
Une maison détruite au quartier Musama I

Une semaine après des pluies torrentielles accompagnées de vents violents qui se sont abattues sur plusieurs coins de Bujumbura, en zone Kanyosha, plusieurs familles restent sans abris. Les victimes lancent un appel à l’aide.

Il est midi, ce dimanche 28 mars. C’est la fête des rameaux pour les catholiques. Nous sommes en zone Kanyosha, commune Muha. La vie suit son cours normal comme si de rien n’était. Pourtant, dans certains quartiers, la situation est inquiétante dans cette zone durement touchée par les intempéries du 21 mars. Certaines maisons sont sans toitures sous un soleil de plomb. Pour d’autres, les murs se sont écroulés ou tiennent à peine debout, traversées par de grandes fissures. Peu d’habitants ont pu réhabiliter leurs maisons
Dans le quartier Musama I, Ntahonikora, une vieille maman avec ses cinq petits-enfants sont à table dans leur petit salon. I L’air heureux, elle me souhaite la bienvenue. Elle arrête de manger et me montre ce qui reste de sa maison principale de deux chambres et salon construites en briques adobes. Portes, fenêtres gisent par terre, les trois quarts de ses murs se sont effondrés. Elle explique que la toiture a été emportée par le vent. Cette maison était pour la demeure de trois de ses enfants et deux petits-enfants.

Après la destruction de la maison, la vie est devenue un cauchemar. Sa famille vit dans une terrible promiscuité. Elle, ses quatre enfants, cinq petits-enfants vivent dans une petite annexe d’une seule chambre et un petit salon. Mais là aussi, la toiture est endommagée. «Nous ne savons plus à quel saint se vouer. La réhabilitation de cette maison sans l’intervention des âmes charitables est impossible. Même trouver de quoi manger est un casse-tête». Elle lance un appel aux autorités pour leur venir en aide.

Des familles vivent le calvaire
Le mal ne vient jamais seul. Elie Burakumvye, son quatrième fils qui habite dans une maison mitoyenne a été blessé par l’effondrement du mur deux jours après les pluies. C’est lui qui s’occupait de sa mère et de ses petits frères et sœurs. Sa jambe droite est presque paralysée. Il marche sur la canne. « Faute de moyens, je n’ai pas été me faire soigner à l’hôpital. Un ami m’a donné quelques comprimés, ainsi que je suis encore en vie. Pour le moment, je me contente d’appliquer de l’eau chaude sur ma jambe», raconte-t-il,ému. Marié, il fait savoir que sa femme l’a quitté avec ses enfants.

Ils ne sont pas les seuls à se plaindre. Jean Minani, rencontré tout près de la station King Star de Kanyosha n’en revient pas. Sa maison a été complètement détruite. Pour lui, il ne faut pas parler de réhabilitation mais plutôt de reconstruction. Ses quatre enfants sont logés dans trois familles d’accueil différentes. « Vous connaissez la douleur d’être séparé de sa femme et enfants ? C’est insupportable que je sois obligé de vivre ainsi. Malheureusement, je ne sais pas quand nous reprendrons une vie normale». Il invite les autorités municipales, le ministre de l’Intérieur et celui en charge de la Solidarité à honorer leur engagement. « Ils avaient promis de soutenir ceux qui ne sont pas en mesure de réhabiliter leurs maisons».

Les pluies torrentielles du 21 mars ont causé d’importants dégâts en mairie de Bujumbura et ses environs. Plus de 600 maisons ont été touchées. En zone Kanyosha, 159 maisons, 6 églises et deux écoles ont les salles de classe effondrées.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 3 641 users online