Sur la rivière Kanyosha, la voie piétonne qui relie le quartier Kibenga (Commune Kinindo) à celui de Gisyo 1 (Commune Kanyosha) va se couper en deux si rien n’est fait. Quatre des douze piliers vont bientôt lâcher à cause d’une grande pression de l’eau pendant cette saison de pluie.
<doc2634|left>Cette voie se trouve à plus ou moins 500m au sud du pont Kanyosha, sur la route qui mène vers Rumonge (Bururi, sud du pays). A cette partie, de petits murs d’environ 2m de haut ont été construits le long de la rivière pour éviter que l’eau ne dévie. Mais une grande partie de l’espace protégé a été détruite et l’eau inonde souvent les maisons encore en chantiers ou habitées, juste à côté de la voie piétonne.
Là, le spectacle est désolant. Le petit pont s’est considérablement affaissé, quatre piliers ne tiennent plus. Une bonne partie de la construction en pierres qui soutient la voie présente de grosses fissures. Des déchets de plusieurs sortes, ramenés par le courant d’eau de la rivière se trouvent coincés entre ces murs. La voie piétonne tend à prendre la forme d’un ‘’S’’ allongé. Curieusement, des piétons, des motards continuent à l’emprunter, de jeunes enfants s’arrêtent pour faire quelques passes de ballon en caoutchouc sans aucune crainte.
Une rivière dévastatrice
« Six maisons héritées de mon père ont été emportées par la rivière. Maintenant je suis devenu un locataire », se plaint Pascal Nduwimana, très en colère. C’est un chauffeur de camion qui transporte du sable et des cailloux extraits de cette rivière, pour différentes constructions. Pascal, qui a huit enfants à sa charge, précise que chaque camion verse 3.000 Fbu à l’administration : « On peut compter plus de 200 camions qui y viennent par jour. » Il se demande pourquoi cet argent ne peut pas servir pour une bonne gestion de la rivière et la reconstruction de la voie piétonne.
<doc2635|right>La maison de Béatrice Nahimana est perchée à deux pas d’une partie dangereusement grignotée par la rivière. Elle raconte que le problème date d’une année à cause des précipitations violentes pendant la période pluviale : « La pluie du 6 janvier dernier a tout aggravé. Il y avait même de la grêle. L’eau est rentrée à l’intérieur de nos maisons. Pour y remédier maintenant, nous essayons de faire des barrages avec des sacs remplis de sable, mais sans succès parce que la pression est très forte », se désole Mme Nahimana, mère de trois filles et un garçon : « Nous serions déjà parti vivre ailleurs, mais où exactement? », s’interroge-t-elle.
Pour Joselyne Kwizerimana, commerçante qui habite à 10m du petit pont, c’est à l’administration de trouver rapidement une solution : « Plus de 26 maisons ont été emportées et la majorité des propriétaires cherche tant bien que mal un autre logement. Nous sommes laissés à nous-mêmes. Si rien n’est fait le pire est proche. »
Iwacu a essayé de contacter l’administrateur communal de Kanyosha, la Mairie et le ministère des Travaux Publics et des Transports sans succès.