Vendredi 22 novembre 2024

Sécurité

Kanyosha/Délimitation des parcelles : un policier tue une femme à Gisyo

29/06/2021 1
Kanyosha/Délimitation des parcelles : un policier tue une femme à Gisyo
Le corps de Goreth Ntakirutimana

Une dame répondant au nom de Goreth Ntakirutimana a été tuée dans la matinée de ce mardi 29 juin par un policier appelé Raymond Butoyi. C’est suite aux mésententes sur la délimitation de leurs parcelles se trouvant au quartier Gisyo, de la zone Kanyosha au sud de la mairie de Bujumbura.

«Ce policier a tiré 16 balles sur sa tête, sa poitrine et son cou. Son visage est presque méconnaissable », chuchotent les habitants qui ont assisté à cette scène horrible.

Les querelles entre ce policier et la famille de la défunte datent de très longtemps. C’est sur la délimitation de leurs parcelles. Selon Joseph Hakizimana chef de quartier, il y a un mois, les activées de constructions avaient été suspendues à cause des disputes : une portion de 20 cm de large.

Mais vers 2 heures du matin de ce mardi, ce policier a ordonné à ses ouvriers de reprendre les constructions. Et ceux qui assurent la sécurité de la parcelle de la famille Ntakirutimana ont alerté les autorités.

Ces dernières ont essayé de le raisonner, en vain : « Si le chef de quartier a suspendu les constructions pourquoi osez-vous outrepasser cette mesure ? », a demandé une certaine Maria, un des administratifs locaux à ce policier.

Mais il n’a pas voulu écouter ce que ses voisins lui conseillaient. Il y en a qui sont même allés jusqu’à lui demander de céder ces quelques centimètres qu’il veut grignoter de la parcelle de la famille Ntakirutimana, mais il a refusé : « Je lui ai dit de laisser ces 20 cm qu’il essaie de mordre sur la parcelle se trouvant à côté de la sienne, qui ne lui appartiennent même pas. Mais ce policier a demandé que ce soient ses rivaux qui fassent une telle requête. Une demande qui a été honoré en appelant Mme Goreth et son mari », a fait savoir un habitant de ce quartier interrogé.

Quand Mme Goreth Ntakirutimana et son mari sont arrivés sur place, racontent, les habitants de ce quartier qui ont assisté à cette tragédie, ce policier s’est introduit dans sa maison, il a mis sa tenue et a pris son arme et il a commencé à menacer tout le monde.

« Il est sorti et après quelques minutes il est revenu, cette fois-ci le cran de sûreté de son fusil était activé. Je l’ai désactivé et il l’a réactivé. Le mari de Goreth a essayé de lui demander de ne pas tuer sa femme. On l’a éloigné de cet endroit, mais sa femme est restée avec Maria, l’administratif à la base», explique un témoin.

Un crime planifié

Selon ces mêmes témoins, ce policier n’a pas attendu une seconde, il a ouvert le feu. Il a tiré sur ces deux femmes, Goreth et Maria. Mais cette dernière n’a reçu aucune balle.

« Le canon était pointé sur moi et Goreth. On a essayé de fuir, mais il a commencé à tirer. Moi j’étais derrière elle. Je me suis couchée par terre. Grâce à Dieu, je n’ai reçu aucune balle. Il a cru que j’étais morte et il est parti », a expliqué Maria, elle est toujours sous le choc. Elle a confié qu’elle se voyait déjà parmi les morts.

Mme Goreth Ntakirutimana a succombé sur-le-champ, elle laisse derrière elle ses 7 enfants et un veuf. D’après les habitants de ce quartier, ce policier avait à maintes reprises menacé cette famille avec une arme et ils affirment qu’il n’était pas en bon terme avec ses voisins. « Son comportement et ses menaces à peine voilées montraient clairement qu’il comptait depuis longtemps en finir avec cette famille ».

Ces témoins disent ne pas comprendre pourquoi la femme et les enfants de ce policier sont partis très tôt le matin avant de passer à l’acte. Outre cette famille et les administratifs à la base, ce policier avait une dent contre l’ingénieur qui supervise les travaux de construction de la maison appartenant à cette famille éprouvée.
Le ministre de l’Intérieur et du Développement communautaire et de la Sécurité publique via son porte-parole condamne ’’ce crime odieux avec sa dernière énergie’’ : « C’est incompréhensible que quelqu’un qui est censé assurer la sécurité des gens leur ôte la vie ». Signalons que ce policier a été arrêté dans l’après-midi de ce mardi.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Thaddee Hatunga

    Pour 20 cm de terrain, le policier a du deguener 16 fois pour tuer une personne comme si c’etait un animal sauvage.Par cette action irreflechie, il risque de passer toute sa vie en prison et meme la parcelle qu’il convoitait risque de lui etre arrache et actroyee a quelqu’un d’autre.

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