Mercredi 24 juillet 2024

Économie

Kamenge : Quand les chargés de la sécurité du marché deviennent des profiteurs

Kamenge : Quand les chargés de la sécurité du marché deviennent des profiteurs
Le marché de Kamenge.

Certains commerçants du marché de Kamenge, situé dans la commune urbaine de Ntahangwa, dénoncent les abus de pouvoir des gardiens qui remplacent les cadenas de leurs stands. Le commissaire du marché invite ces commerçants à déposer plainte en cas de conflit avec le personnel de gardiennage.

Il est 11 h au marché de Kamenge. Une commerçante rencontrée sur place témoigne que, dès leur départ, les gardiens utilisent des clés contrefaites pour ouvrir les cadenas de leurs stands. « La semaine dernière, j’ai dû payer 5000 BIF pour que le chef des gardiens ouvre ma porte. Il m’accusait de ne pas avoir verrouillé le deuxième cadenas la veille. Ce chef des gardiens s’appelle Eric, et je ne suis pas la seule à avoir payé cette somme. Il m’a dit de résoudre ce problème avant que cela ne soit signalé au commissaire, car cela pourrait s’aggraver », déclare une vendeuse de chaussures.

J.B., un autre commerçant qui a préféré garder l’anonymat, partage une expérience similaire : « Il y a de l’injustice dans ce marché, car certains ne payent pas dans ces situations. Moi, j’ai déjà payé deux fois. Il ne donne même pas de reçu, ce qui laisse penser que cet argent n’arrive pas au commissaire. La dernière fois, j’avais bien verrouillé mes deux cadenas, mais le chef des gardiens m’a accusé d’en avoir laissé un ouvert. »

J.B. ajoute que son ami a trouvé son cadenas endommagé le matin : « Lundi dernier, mon ami a découvert que quelqu’un avait essayé d’ouvrir son cadenas avec des clés contrefaites, sans succès. Je crois que les gardiens utilisent ces clés pour extorquer de l’argent. »

Ces commerçants demandent un suivi rigoureux des activités de gardiennage et une justice équitable pour éviter de tels conflits. « Nous demandons aux responsables de la sécurité de faire correctement leur travail. Même si nous oublions de verrouiller un cadenas, ils devraient nous aider plutôt que de nous demander de l’argent. Nous ne pouvons pas payer leur salaire et en plus leur donner des sommes supplémentaires. »

Interrogé à ce sujet, Eric Iramfasha, le chef des gardiens, nie ces accusations : « Moi, je ne leur demande pas d’argent. Lorsque je fais mes rondes le soir, je vérifie que tous les stands sont fermés. Si je trouve un stand non verrouillé, je prends une photo que j’envoie au commissaire du marché et je garde le cadenas. »

Le commissaire du marché de Kamenge, quant à lui, admet être informé de ces conflits, mais il affirme que personne n’est venu déposer plainte : « Eric m’envoie souvent des photos de stands non verrouillés, ce qui fait partie de son rôle de veiller à la sécurité. Mais personne ne vient me dire qu’il a demandé de l’argent. Je rappelle aux commerçants qu’il n’existe pas de telles amendes. Si un gardien refuse de rendre le cadenas, le commerçant doit venir porter plainte auprès de moi, et justice sera rendue. »

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