«Assurer un encadrement de proximité des caféiculteurs par les leaders techniques choisis parmi eux, appliquer la technique de compostage autour des stations de dépulpage-lavage »; telles sont les réalisations de KAHAWATU Burundi en cours pour ces deux premiers mois dans neuf communes pilotes de Ngozi, Gitega et Karusi.
Après le lancement de ses activités le 24 Juillet 2013 à Ngozi, KAHAWATU Burundi organise les caféiculteurs dans de petits groupes de 20 à 30 producteurs pour assurer l’encadrement de proximité. Ces leaders techniques sont en place et sont choisis par les caféiculteurs eux-mêmes. Ils bénéficient, de la part de KAHAWATU, d’une formation technique et participative sur les bonnes pratiques agricoles. A leur tour, ils forment les membres de leurs groupes respectifs.
Julia Janssen, directrice de KAHAWATU Burundi, indique que produire la fumure organique est très significatif : « La majorité des ménages vit dans la pauvreté, produire la fumure organique par la technique de compostage est un moyen accessible à la majorité des petits producteurs, une fois bien encadrés ». Elle précise que cette fumure aura un double avantage : « Elle sera utilisée non seulement dans les champs de caféiers mais aussi pour d’autres cultures occasionnant l’augmentation de la production des cultures vivrières, luttant ainsi contre l’insécurité alimentaire ».
Une technique, plusieurs opportunités
Une technique bien appréciée par la population. Usura NKUNDWANABAKE, 45 ans, leader de la colline Camugani indique, qu’avant la formation, elle confondait le simple assemblage des débris végétaux dans une compostière avec cette technique nouvellement acquise. Et de déclarer toute joyeuse, en remerciant Philippe NYANDWI, agronome de KAHAWATU:« avoir de la fumure avec les matériaux simplement locaux considérés auparavant comme inutiles, c‘est incroyable mais vrai”. Cet avis est conforté par Charles BIGIRINDAVYI, producteur de la colline Gasekanya qui y voit, par ailleurs, plusieurs opportunités. «Je compte installer plusieurs compostières, et développer une activité génératrice de revenus, mon ambition est de m’acheter des porcs et, pourquoi pas, des vaches ».
Jean Prime KABUKUNDI et Philippe NYANDWI, agronomes de KAHAWATU précisent qu’à base « des herbes décomposables, des troncs de bananes, des pulpes décomposées, cendre, du fumier de ferme, une compostière de 8 m de long ,3 m de large et 30 cm de profondeur donne 5 à 7 tonnes de fumure organique dans 60 ou 90 jours ».
Du côté de l’Autorité de Régulation de la filière café (ARFIC), c’est aussi la satisfaction : « La méthode de production de la fumure organique vulgarisée par KAHAWATU-Burundi permet ; non seulement d’augmenter la fumure organique, mais aussi sa production devient moins coûteuse que l’engrais chimique », se réjouit Marius BUCUMI, directeur technique de l’ARFIC en visite chez les producteurs encadrés par KAHAWATU Burundi. Il demande à KAHAWATU de continuer à collaborer avec l’administration locale et les moniteurs agricoles dans la sensibilisation et la vulgarisation de cette technique. « L’augmentation de la biomasse végétale est aussi indispensable » selon lui, d’autant plus qu’elle peut servir comme matière à composter, paillis et aliment du bétail.
Renouvellement du verger caféicole, prochaine étape de KAHAWATU Burundi
Pour juguler le problème de vieillissement des caféiers, KAHAWATU Burundi compte assister les producteurs qui voudront produire les plants en pépinières et les encadrer dans l’entretien et le suivi des jeunes plants. Cela permettra, comme l’indique sa directrice de remplacer les vieux caféiers. KAHAWATU encadre aujourd’hui environ 14.000 producteurs des neuf communes: Mutaho de la province de Gitega, Gitaramuka de la province de Karusi, Kiremba, Ruhororo, Nyamurenza, Mwumba, Ngozi et Gashikanwa, toutes de la province de Ngozi.
L’objectif de la fondation KAHAWATU étant d’améliorer les conditions de vie des producteurs en passant par l’augmentation de la productivité et de la qualité du café, elle appuie la filière café, au moment où des études ont montré que, cette filière doit surmonter deux défis : la faible productivité et la cyclicité. Ils sont liés notamment à la baisse de la fertilité du sol, le vieillissement du verger, ainsi que le manque de bonnes pratiques agricoles.
- KAHAWATU Burundi est une association sans but lucratif régie par les lois en vigueur en République du Burundi.
- Le mémorandum d’entente entre le Gouvernement du Burundi et la Fondation KAHAWATU a été signé le 28 octobre 2012 à Genève.
- KAHAWATU Burundi a été approuvée par l’Organisation Internationale du Café (OIC) au mois de Mars 2013.
- KAHAWATU Burundi a ouvert son bureau à Bujumbura au mois d’Avril 2013 et, a lancé officiellement ses activités au mois de juillet 2013 à Ngozi.
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