La population de Kabezi se dit satisfaite du degré de réalisation des projets contenus dans le Plan communal de développement communautaire (PCDC). Pendant ce temps, les habitants de Rumonge apportent des griefs à l’endroit des autorités chargées de la mise en œuvre de leur PCDC.
La population de Kabezi comblée
La commune Kabezi de la province de Bujumbura peut avoir 480 millions de francs burundais de recettes par an. Ces recettes, ajoutées à d’autres financements, permettent à la commune de réaliser les projets de développement contenus dans le PCDC. Les projets prioritaires comprennent notamment la construction et la réhabilitation des écoles pour désengorger les classes devenues pléthoriques.
Il y a aussi l’adduction d’eau potable, l’extension de l’hôpital du district de Kabezi, le traçage et la réhabilitation des routes, le soutien aux coopératives des jeunes et leur accompagnement. La construction des locaux pour les bureaux des chefs collinaires et la solidarité pour venir en aide aux démunis sont également prioritaires.
Des habitants ne tarissent pas d’éloges. Médard Turikumwe est un habitant de la colline Kabezi, sous colline Mugongo. Il se dit satisfait du niveau de réalisation des projets de développement. Il considère que les taxes payées leur reviennent. Il salue la réhabilitation des écoles, l’adduction d’eau potable en provenance de la localité de Kibuye. « Sur notre sous-colline Mugongo, on a déjà mis des tuyaux. Ce qui reste c’est de laisser l’eau y transiter pour atteindre les ménages qui en ont fortement besoin ».
Même sentiment de satisfaction chez Jonas Nduwamungu de la colline Kabezi. Il parle notamment de l’électrification sur cette colline. Il demande à la commune de continuer la réhabilitation et le traçage des routes pour faciliter la communication entre les différentes localités.

Eliane Harerimana, 50 ans, de la colline Rutonde parle de la disponibilité de l’électricité, de l’adduction en eau potable, de la réhabilitation et du traçage des routes reliant les collines. « Nous sommes ravis que les projets contenus dans le PCDC soient mis en œuvre. Notre vie s’est fortement améliorée. Sur notre colline, trouver de l’eau potable était un casse-tête. Cette question a été résolue. Nous sommes satisfaits ».
Elle souligne que sur sa colline, les routes étaient impraticables. Aujourd’hui, la situation s’est améliorée. Elle se dit fière de se déplacer à moto sans problème. Chose qui n’était pas possible avant.
La solidarité a une importance capitale
Selon Espérance Habonimana, administrateur de la commune Kabezi, les projets contenus dans le PCDC proviennent des propositions de projets prioritaires sur les différentes collines. Il y avait l’insuffisance des salles de classes. Sur la colline Rugembe, sous-colline Gashigwe, trois salles de classes ont été construites. La construction de l’Ecofo Mutumba en étage est en cours.
Pour résoudre le problème d’eau potable, la commune a réalisé une adduction d’eau dans les zones Mubone et Ramba sur les collines Rugembe, Mubone et Kimina.
Elle fait savoir que l’hôpital du district sanitaire de Kabezi avait un problème de bâtiment. « La commune a prévu un budget et la population contribue tous les trois mois. L’année prochaine, les locaux seront prêts. Cela permettra aux médecins et infirmiers de travailler dans un même bâtiment ».
Elle trouve qu’il était nécessaire de construire des locaux pour servir de bureaux des chefs collinaires. Sur les douze collines que compte la commune, dix sont dotées de locaux pour faciliter le travail des chefs de collines et des notables collinaires.
De nouvelles routes ont été tracées et d’autres réhabilitées. « Notre commune a des routes reliant les collines. Avant, certaines collines étaient inaccessibles. Les collines sont maintenant accessibles », se réjouit Mme Habonimana.
Elle explique que la solidarité a une importance capitale. La commune a payé une carte d’assistance maladie, CAM, pour 300 démunis et a déjà construit des maisons pour 20 personnes. « Selon les moyens, la commune s’est fixé un objectif de construire des maisons pour douze personnes démunies chaque année ».
Les défis ne manquent pas. Elle parle des aléas climatiques qui ont privé la commune des taxes sur les produits alimentaires. En plus, la pénurie du carburant complique le déplacement des marchandises imposables. La commune a perdu également les taxes et impôts provenant de l’exploitation des carrières à cause de la pénurie récurrente du carburant.
La population de Rumonge exige plus de réalisations
La commune Rumonge, en province de Rumonge, est parmi les communes les plus riches du Burundi. L’année passée, elle a eu un milliard quatre cent millions de BIF de recettes. Ces recettes, ajoutées à d’autres financements, permettent à la commune de réaliser les projets de développement contenus dans le PCDC. Les projets prioritaires comprennent notamment la construction et la réhabilitation des écoles, la réhabilitation et l’extension des formations sanitaires, la construction et la réhabilitation des routes ainsi que l’adduction en eau potable.
La population salue les efforts dans la réalisation de certains projets mais, elle demande plus d’actes concrets. Un commerçant de la colline Mutambara loue la réalisation de certains projets tout en soulignant des dysfonctionnements. Il parle par exemple de l’électricité et de l’adduction d’eau potable. « Avec des coupures répétitives d’électricité, on ne peut rien faire. Nous venons de passer deux semaines sans une seule goutte d’eau. Pour avoir de l’eau potable, nous devons nous rendre à Gatete. C’est dommage ». Et de demander à la commune de trouver des solutions à cette problématique.
Cet habitant fait savoir qu’ils ne sont jamais consultés lors de la préparation des projets qui doivent être réalisés. « Nous voyons les agents de la commune quand il s’agit de percevoir les taxes. Nous leur demandons de nous approcher pour exprimer nos doléances ».
C’est la même indignation chez la prénommée Chadia de la sous-colline Kinindo, colline Mutambara. Elle fait savoir qu’elle remarque les interventions de la commune. Néanmoins, elle les juge insuffisantes. Elle déplore la pénurie criante d’eau potable. « La commune a construit des bornes fontaines qui ne servent à rien car elles sont toujours à sec. »
Elle indique qu’ils puisent l’eau de la rivière Murembwe. Les gens craignent d’attraper les maladies des mains sales. « Nous n’avons pas d’autres choix. Je demande à l’administration communale de faciliter l’accès à l’eau potable à tous les habitants ».
Traiter les gens au même pied d’égalité
Selon Julius Juma Ruhuzo, chef de la colline Mutambara, la commune a réalisé des projets de développement notamment l’adduction d’eau et l’électrification. « Sur cette colline, l’eau était devenue de l’or. Je salue les efforts des autorités communales pour soutenir notre colline ».
Ce chef de colline indique que sa colline est subdivisée en onze sous-collines. Malheureusement, toutes ces localités n’ont pas été servies ou l’ont été partiellement. « Je demande toujours à l’administrateur communal d’être notre porte-voix pour que toute la population accède à l’électricité ».
Il déplore lui aussi des coupures répétitives du courant électrique. Il ne comprend pas comment trois ménages ne manquent jamais d’électricité alors que les autres sont dans le noir. Il souhaite que tous les habitants soient traités au même pied d’égalité.

M. Ruhuzo indique que l’eau potable reste insuffisante. Toutes les sous-collines ne sont pas approvisionnées. La sous-collines Gahore a une seule borne fontaine, Rukororombo est dans une situation dramatique. Il en est de même sur la sous-colline Mutambara II. « C’est vrai que la commune a essayé mais c’est insuffisant ».
Il ajoute que le mal ne vient jamais seul. Il accuse en effet certains habitants des collines Gatete, Busebwa et de la zone Buruhukiro d’endommager des tuyaux qui approvisionnent Mutambara en eau potable. Il demande à l’administration communale d’intervenir.
Sur la question que certains habitants ne sont pas consultés pour donner leurs propositions, le chef de la colline Mutambara parle de mensonge. Il explique plutôt que ceux qui se lamentent ne participent pas à des réunions et à des travaux de développement communautaire.
Plusieurs réalisations selon la commune
Selon Augustin Minani, administrateur de la commune Rumonge, chaque année, on prévoit les projets à réaliser. Ils sont contenus dans le PCDC sur cinq ans. Il trouve plutôt que la commune a déjà réalisé pas mal de projets.
Il parle des écoles en cours de construction notamment une école de la colline Mibanda qui avait été emportée par des pluies torrentielles. « Nous sommes en train de construire quatre salles de classe ».
La commune collabore avec la population pour la construction des bâtiments de la maternité comme à Mwange. Avant la fin de ce mois, il peut être inauguré. Un autre bâtiment est construit sur la colline Gitwe et un troisième sur la colline Mugambi.

Il fait savoir également que la commune a réhabilité les routes pavées en ville. Et d’ajouter que deux ponts sont en cours de construction : celui de la rivière Mukunde qui s’était effondré et celui de Mugomere.
En matière de tourisme, cette autorité fait savoir qu’ils sont en train de moderniser le lieu des eaux thermales de Mugara en y construisant une piscine, un restaurant-bar et une salle des réunions. Il cite enfin la réhabilitation de la route qui mène à Mugara.
L’administrateur communal parle également de l’adduction d’eau potable pour la population. « La commune, en collaboration avec la population, nous sommes en train de faire deux réseaux d’approvisionnement d’eau sur les collines Mututirwa et Muhanda. Nous continuons également à entretenir les ouvrages existants ».
Des projets non réalisés
L’administrateur Minani reconnaît toutefois qu’ils avaient voulu approvisionner toutes les collines en eau potable mais que les ouvrages demandaient beaucoup de moyens. Des experts auraient montré que ce projet demande des moyens supérieurs au budget de la commune. « Il y a un ouvrage d’adduction d’eau dont le budget s’estimait à deux milliards. »
Un autre projet qui n’a pas pu être mis en œuvre concerne le pavage en ville de Rumonge. Augustin Minani fait savoir que les experts ont trouvé que ça coûte beaucoup d’argent qu’on ne peut pas trouver. « Nous sommes alors en train de collecter les pierres nécessaires et on le fera dans le futur. »
A Rumonge, des informations font état de mésententes entre les autorités communale et provinciale qui bloqueraient la réalisation de certains projets. Il s’agit notamment d’un véhicule frigorifique acheté par la commune pour transporter la viande et des poissons qui a été immobilisé pendant longtemps suite à cette situation. Interrogé sur cette affaire, Augustin Minani a été laconique : « Là où il y a des gens, il y a souvent des commérages. Ce qui est important c’est de respecter la loi ».
Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu
Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.
Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.
Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.