Le ministère de la Justice dresse un bilan positif pour l’année dernière. Ce mardi 2 octobre lors de la rentrée judicaire au Palais des congrès de Kigobe, les différents orateurs qui se sont succédé à la tribune ont parlé des réalisations «encourageantes, satisfaisantes».
Du président de la République au ministre de la Justice en passant par le président de la Cour suprême et le Procureur général de la République, tous saluent les réalisations des magistrats. Ceux-ci n’ont ménagé aucun effort pour la lutte contre la corruption, l’encadrement du personnel judiciaire, l’exécution et la vérification des affaires.
D’après François Nkezabahizi, président de la Cour suprême, un montant de plus de 1, 3 milliard de BIF a été récupéré dans le cadre de la lutte contre la corruption. «Des personnes ont été condamnées pour corruption et les infractions connexes, des peines ont été prononcées».
Des séances de sensibilisation au sujet des méfaits de la corruption ont été tenues à l’endroit du personnel judiciaire, renchérit Aimée-Laurentine Kanyana, ministre de la Justice. Elle promet de «poursuivre la lutte contre la corruption, les malversations et les détournements des fonds publics».
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Le président de l’Olucome doute de la crédibilité de ces chiffres : «L’Olucome ne peut en aucun cas y croire». Gabriel Rufyiri rappelle que ce montant peut être détourné «en moins d’une minute» au regard de l’ampleur de la corruption au Burundi.
Pour lui, ce même discours est successivement prononcé à la rentrée judiciaire depuis l’accession au pouvoir du parti Cndd-Fdd. Il insiste sur les mesures concrètes d’accompagnement.
Cet activiste de la société civile appelle à l’indépendance de la magistrature. Tel qu’il est organisé, «le pouvoir judiciaire est directement rattaché à l’exécutif». Ainsi, la justice burundaise ne peut pas combattre la corruption.
Dix meilleurs employés du ministère de la Justice ont été décorés. Ils ont reçu des certificats de mérite et des enveloppes des mains du chef de l’Etat. Neuf ont eu une enveloppe de 500 mille BIF et l’autre, 300 mille BIF.