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Justice de transition : les victimes des crimes graves réclament justice

05/04/0202 Commentaires fermés sur Justice de transition : les victimes des crimes graves réclament justice

L’association ’’AMEPCI-Gira Ubuntu’’ (association pour la mémoire et la protection de l’humanité contre les crimes internationaux) a réuni, ce mardi 3 avril 2012, une dizaine d’associations des victimes des différentes tragédies qu’a connues le Burundi. Ces dernières demandent d’être associées dans le processus de mise en place de la Commission Vérité et Réconciliation.

« Ecarter ou ignorer les victimes de crimes graves commis dans ce pays, c’est fausser le processus de recherche de la vérité. Il faut que les pouvoirs publics et tous ceux qui sont appelés à piloter ce processus mettent les victimes au cœur et au centre de ces mécanismes de Justice de transition. Ces victimes demandent que leur statut et leurs droits soient reconnus », fait savoir Aloys Barutwanayo, porte-parole de l’association ’’AMEPCI-Gira Ubuntu’’. Selon lui, les victimes ne comprennent pas les tenants et les aboutissants des mécanismes de Justice de transition. Il y a même une catégorie des victimes qui doutent de l’efficacité et de l’opportunité de la Commission Vérité et Réconciliation(CVR). « Mais il faut que ces victimes tempèrent leurs attentes par rapport aux réparations qui constituent une des quatre piliers de la Justice de transition. Il est impossible d’avoir tout ce qu’elles ont perdu », déplore Aloys Barutwanayo. A côté des formes de réparation à définir, ces associations réclament la mise en place d’un fonds spécial d’indemnisation des victimes. Parmi les inquiétudes exprimées par ces groupements, il y a un risque de manipulation politique de ce processus, il y a la situation politico-sécuritaire actuelle et surtout la conduite de ce processus par des autorités qui auraient trempé dans différentes tragédies qui ont endeuillées le Burundi : « Cela n’est pas rassurant.» Ces victimes craignent aussi pour leur sécurité quand elles seront appelées à dénoncer différentes exactions. Des témoins peuvent être intimidés. Elles demandent qu’il y ait un mécanisme crédible de protection des témoins : « Sans une politique bien pensée de protection des témoins et des présumés auteurs, la vérité ne sera jamais connue », avertit Aloys Barutwanayo, porte-parole de l’association ’’AMEPCI-Gira Ubuntu’’.

Meurtris dans leur fort intérieur et unis par la douleur

Parmi les invités conviés à ces échanges, l’on trouve des délégués des associations des victimes des différentes tragédies dont les tueries de l’Université du Burundi, de Ntega et Marangara au nord du Burundi, de Kibimba, de Bugendana dans la province de Gitega, de Kivyuka dans la province de Bubanza et de Buta dans la province de Bururi. Le président de l’Association ’’AC-Génocide Cirimoso’’, le Pr. Venant Bamboneyeho, a pris part à ces échanges sur les droits des victimes de même que les représentants de l’association ’’AVOD’’ (association des veuves et orphelins pour le droit).

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