« Que 2012 soit une année de la vérité, du pardon mutuelle et de la réconciliation », tels sont les vœux du président de la République en rapport avec la Justice de transition. « Pas un mot sur le Tribunal spécial pour le Burundi (TBS), pas même une petite évocation de la justice », s’étonne le délégué général du Forum pour le renforcement de la société civile burundaise (FORSC).
<doc2554|right>Le discours du chef de l’Exécutif burundais est clair : « L’année 2012 sera marquée par la mise en place de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR), différents acteurs sociopolitiques sont en train de donner leurs contributions et leurs avis sur le Rapport du Comité Technique chargé de la préparation de la mise en place des mécanismes de Justice de transition afin que cette commission soit bénéfique pour tout le monde ».
Selon le délégué général di FORSC, Pacifique Nininahazwe, ce discours du président de la République a été suivi avec intérêt mais fort curieusement il a parlé de la mise en place de la Commission Vérité et Réconciliation(CVR) et des débats qui seront organisés dans tout le pays sur la CVR. Il s’est exprimé sur la révision de la Constitution mais il n’a pas du tout fait allusion à ce Tribunal spécial pour le Burundi : « Notre crainte est qu’on risque d’oublier cet autre mécanisme de la justice de transition alors qu’il est important. La société civil burundaise a toujours réclamé que ces deux mécanismes soient mis en place en même temps », fait remarquer le délégué du FORSC.
L’option ou la promesse du gouvernement est de mettre en place cet organe judiciaire juste après la présentation du rapport de la CVR. « Il faudrait tout au moins étudier en même temps la loi régissant la CVR et les statuts de ce Tribunal spécial pour le Burundi (TBS), mais on dirait que ce mécanisme n’est pas au rendez-vous », souligne Pacifique Nininahazwe.
Il appelle le gouvernement burundais et les Nations unies à entamer sans tarder des discussions pour la mise en place de ce Tribunal spécial pour le Burundi. Selon le délégué général du FORSC, même si l’on devrait avoir cet organe judicaire après, il faudrait qu’on sente une garantie qu’un jour ce mécanisme verra le jour.
Signalons que le Forum pour le renforcement de la société civile burundaise a déjà envoyé au président de la République une proposition d’un avant projet de loi portant création du Tribunal spécial pour le Burundi. C’est au moment où les acteurs sociopolitiques multiplient des échanges sur l’avant projet de loi portant création de la Commission Vérité et Réconciliation avant son analyse et son adoption par l’Assemblée nationale.