Dans un communiqué , les personnalités condamnées dans le dossier concernant l’assassinat du président Président Melchior Ndadaye le 21 octobre 1993, rejettent les jugements prononcés. Elles estiment que les preuves des faits reprochés aux accusés n’ont jamais été présentées ni démontrées.
La Cour s’est contentée « de simples déclarations souvent anonymes dans un procès où les avocats de la défense étaient littéralement exclus», dénoncent les accusés. Pour eux, cette affaire relève « d’un procès purement politique ». Pour les personnalités visées, elle a été initiée dans « le contexte de la crise consécutive au troisième mandat anticonstitutionnel de l’ancien Président Pierre Nkurunziza, avec pour objectif de réaliser une grande mobilisation politico- ethnique, dans la perspective des dernières élections générales de 2020» écrivent-ils dans un communiqué transmis à la presse dont Iwacu a obtenu la copie.
Les personnalités condamnées estiment que « ce procès a été conduit en violation flagrante de toutes les dispositions nationales et internationales qui consacrent le droit de toute personne humaine à un procès juste et équitable. »
Le communiqué va plus loin et indique que ce jugement est une nouvelle violation flagrante des droits de l’homme, le droit à la vie, à la liberté, le droit à une justice équitable.
Au sujet des sommes que les condamnés doivent payer à l’Etat burundais, soit deux milliards de francs, il s’agit, selon eux, d’une « intention du gouvernement d’exproprier les anciens dirigeants de tous leurs biens en vue de se les approprier. »
Ils disent se réserver « le droit de faire appel auprès des juridictions et des instances nationales et internationales compétentes pour que justice soit faite aux personnalités injustement condamnées. »
Pour rappel, la Cour suprême du Burundi a condamné dix-neuf anciennes personnalités, dont l’ancien président Pierre Buyoya à de lourdes peines, allant de vingt ans de servitude pénale à la prison à perpétuité.