C’est l’aveu recueilli auprès des représentantes de l’AVOD (Association des Veuves et des Orphelins pour la défense de leurs droits), en marge d’une conférence de presse organisée à Bujumbura, ce dimanche, dans le cadre de la célébration du 26e anniversaire de l’assassinat du président Melchior Ndadaye et ses collaborateurs. Sous le thème «Justice pour Tous».
Cette célébration a été l’occasion pour la présidente de cette association, Adèle Ahishakiye, de «rendre hommage aux martyrs de la démocratie et à tous les Burundais assassinés innocemment». L’AVOD a également salué l’abnégation de «certains Burundais qui ont manifesté le sens de dignité et d’humanité pour sauvegarder la vie de leurs concitoyens».
Interrogée sur les réparations offertes par l’Etat aux veuves et orphelins des différentes crises que le pays a traversées, Mme Ahishakiye ne mâche pas ses mots : «Jusqu’à présent, nous recevons très peu d’aide de la part du gouvernement.» Une de ses collaboratrices a ajouté qu’elles ont été obligées de se battre pour bénéficier d’une forme de reconnaissance symbolique, sans plus.
Les représentantes de l’AVOD, dont une a perdu son époux dans le cadre du coup d’Etat d’octobre 1993, ont cité l’exemple d’une femme devenue veuve, à la suite des événements sanglants de 1965. Elle s’est éteinte récemment sans avoir jamais reçu d’appui de l’Etat.