Des maisons et cultures détruites à cause des inondations, la rareté des poissons… entre autres conséquences de la destruction des zones humides, une alerte donnée par un expert en environnement.
Le monde entier célèbre la journée mondiale des zones humides ce mardi 2 février. Mais le Burundi fait face à la disparition de ces zones importantes pour la préservation de l’environnement.
D’après l’expert en environnement, Tharcisse Ndayizeye, les zones humides, se trouvant surtout dans la plaine de l’Imbo, sont essentiellement détruites par les constructions et cultures pratiquées dans ces zones, censés protéger l’environnement et surtout le lac Tanganyika.
« Au Burundi, nous avons assisté à beaucoup de projets de l’aménagement des marais. » Or, avertit cet expert, l’aménagement des marais détruit les zones humides.
Pour M. Ndayizeye, il est important de protéger les zones humides car ces dernières sont comme des filtres. Avec les pluies, toutes sortes de matières descendent des montagnes avec comme destination finale, le lac Tanganyika. Et les zones humides sont là pour filtrer et freiner les mauvaises matières, parfois même toxiques, qui se jettent dans le lac.
Ce professeur d’université souligne que la bonne gestion des zones humides est d’éviter d’y jeter n’importe quels objets. Car les zones humides comportent la faune et la flore qui, une fois menacées, font disparaître ces zones. Et ces dernières n’ont plus le rôle de filtrer les matières toxiques qui se jettent par conséquent dans le lac et ce dernier devient pollué.
Des conséquences fâcheuses…
La surpopulation et l’extension de la ville de Bujumbura a entrainé les constructions dans les zones humides. « Ce n’est pas étonnant si certains endroits sont touchés par des inondations ».
De surcroît, les zones humides protègent le littoral (zone comprise entre le lac et la terre). Et les poissions pondent leurs œufs sur le littoral. Donc, si la zone humide n’est plus là, les matières polluantes se jettent dans le littoral et ce dernier n’est plus l’endroit adéquat pour ces œufs. Par conséquent, les poissons diminuent sensiblement, d’après l’expert.
Une autre conséquence importante, pour lui, c’est l’eau que la Regideso est obligée d’aller chercher de plus en plus loin dans le lac Tanganyika : « Suite à la pollution du lac, elle doit trouver sa source très loin pour éviter d’utiliser énormément de moyens pour traiter cette eau polluée. Elle est obligée de reculer plus loin à la recherche de l’eau plus ou moins propre ».
Tharcisse Ndayizeye affirme qu’il est fort possible de préserver les zones humides au Burundi malgré la surpopulation. Il recommande par exemple d’exploiter les terrains en hauteur (étages). Pour ceux qui choisissent de construire dans des zones humides, il faut faire des constructions adaptées.