A l’occasion de la célébration mondiale de la lutte contre le cancer, l’association Bujapath (Bujumbura pathology center) parle d’un état dramatique de cette maladie au Burundi.
« Le cancer au Burundi, c’est un grand défi de la santé publique », indique Dr Jean-Marie Harimenshi, directeur du centre de dépistage du cancer, Bujapath. C’était ce mardi 4 février lors d’une conférence sur la problématique de la prise en charge des malades du cancer au Burundi.
D’après lui, au Burundi, il y a beaucoup de cas de cancer qui malheureusement sont tardivement diagnostiqués et dont le traitement n’existe pas dans le pays. Dr Harimenshi confie que sur 351 patients qui ont été diagnostiqués au Bujapath, dans ces six derniers mois, 130 avaient le cancer.
Selon Gabriel Nahayo, représentant légal de Buraca (Burundi action against cancer), cinq cas de cancer sont plus fréquents au Burundi. Il cite le cancer du col de l’utérus, le kaposi (ou le cancer de la peau), le cancer de la prostate, le cancer du sein et le cancer du colorectal (ou le cancer du gros intestin). Et d’ajouter que ces cancers sont dépistés et diagnostiqués au Burundi.
Comme prise en charge déjà disponible pour les malades du cancer au Burundi, c’est l’opération. Mais, le président de la Buraca précise que ces opérations réussissent seulement lorsque le cancer est diagnostiqué de manière précoce.
Les obstacles à soulever
L’ignorance et l’insuffisance des moyens, ont été soulevées comme défis majeurs rencontrés dans la prise en charge des malades du cancer. « Le cancer est présent au Burundi. Ce n’est plus une maladie des Blancs seulement», indique Dr Jean-Marie Harimenshi.
A ce manque des moyens financiers, Gabriel Nahayo déplore aussi le manque de traitement. Il confie que faute de chimiothérapie et de radiothérapie non disponibles au Burundi, les malades sont contraints d’aller se faire soigner à l’étranger.
Soulevant l’insuffisance des structures sanitaires spécialisées dans la prise en charge du cancer ainsi que la question de la mutualité, le directeur du Bujapath propose qu’il y ait une réunion entre le ministère de la Santé publique et les associations des malades du cancer pour résoudre cette problématique de la prise en charge de ces malades.
Agrippine Nyandwi, la représentante de l’association des malades du cancer sensibilise la population burundaise à faire des dépistages précoces. Et quant aux malades déjà diagnostiqués, elle leur demande de respecter les consignes médicales.
Moeti Matshidiso, directrice régionale de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), dans sa correspondance sortie ce 4 février, annonce que le taux de mortalité par cancer a augmenté de 13% depuis 2012 en Afrique subsaharienne et que plus de 500 mille décès suite au cas ont été enregistrés en 2018.