A l’occasion de la journée internationale du handicap, ce mardi 9 octobre, Iwacu a été à la découverte de ce centre qui prend en charge des enfants vivant avec un handicap.
L’éducation inclusive peine à se matérialiser au Burundi. Anne Marie Mushiranzigo, responsable de l’Institut Saint Kizito, un des établissements de prise en charge des enfants vivant avec un handicap, déplore l’insuffisance d’infrastructures adaptées à la situation de ces écoliers. Elle plombe la poursuite de leurs études, un véritable frein.
Cet établissement à régime d’internat enregistre aujourd’hui 232 écoliers dont 175 vivant avec un handicap. «Nos infrastructures sont adaptées au déplacement de toute personne», soutient Sœur Mushiranzigo, affirmant qu’ «il n’y a aucun problème pour les enfants en situation d’handicap».
Mardi vers 11h, certains élèves sont assis sur des bancs, ils suivent les cours dans différentes classes. D’autres, incapables de tenir sur ces meubles, restent assis sur leurs chaises roulantes. Entre les rangées ou sous les bancs, des prothèses démontées, des béquilles et des cannes. Ils les reprennent à 11h45, au moment de la récréation.
Claude Niyokwizera, n’a pas d’avant-bras et il est amputé d’une jambe, il se dit satisfait de sa collaboration avec ses condisciples valides. Cet élève de la 4ème fondamentale s’en sort bien dans le suivi des cours malgré son état. «Il lui arrive même de prendre des notes pour ses amis», confie la responsable de l’établissement.
Tout sourire, Andy Duval Nsengiyumva, élève valide, confirme ces «bonnes relations» entre les écoliers vivant avec un handicap et ceux qui sont valides. «Nous nous entraidons que ce soit pendant les études ou quand quelqu’un éprouve de petits soucis notamment pour la toilette».
Défis
Anne-Marie Mushiranzigo déplore que cet Institut ne dispose pas de classes pour le 4ème cycle (de la 7ème à la 9ème année). Ainsi, les lauréats de la 6ème manquent parfois la possibilité de poursuivre leurs études.
Un bon nombre d’établissements ne remplissent pas les conditions d’accueil de cette catégorie d’élèves. Pour elle, cette «insuffisance d’infrastructures» plombe l’avenir de ces écoliers.
Elle regrette également des services «limités» suite au «manque de moyens» et de l’ «insuffisance du personnel» de cet Institut. «Nous prenons en charge les patients à la limite de nos moyens».
Cette religieuse appelle les parents à considérer leurs enfants vivant avec handicap «comme d’autres enfants». Ils doivent les accepter et s’investir pour eux comme pour leurs frères valides, parfois même plus. «L’éducation inclusive commence en familles». Surtout, dit-elle, qu’ils n’aient pas en tête que ces enfants sont destinés au centre en charge des enfants en situation d’handicap.
L’institut Saint Kizito s’investit pour l’éducation inclusive dès 1984.