Le 8 mars est devenue une date symbolique dans la lutte pour les droits des femmes. Elle a vocation de la réduction des inégalités entre homme et femme. Iwacu est allé à la rencontre de quelques femmes au centre-ville en mairie de Bujumbura.
Il est 16h, ce lundi 9 mars au centre-ville de la capitale économique du Burundi. Elles sont nombreuses à travailler au quotidien pour faire vivre leurs familles. Ces braves femmes ne croisent pas les bras. Attendre les revenus de leurs maris n’est pas leur option.
Les maigres salaires ne suffisent plus à subvenir aux besoins grandissants de leur famille. La plupart sont des vendeuses de fruits et légumes, couturières,… Pour elles, les hommes devraient les soutenir afin d’améliorer ensemble les conditions de vie de leurs familles.
Teint claire, vêtue de pagne multicolore, M. F est couturière sur l’avenue de la mission. Elle se dit satisfaite du pas franchi. Elle confie que les femmes ont un grand rôle à jouer dans la société. « Si nous regardons nos activités. Autrefois nous pensions que ce sont des hommes qui doivent travailler mais ce n’est plus le cas. Nous avons une grande responsabilité. Nous sommes capables de subvenir aux besoins de nos familles », explique-t-elle, sa machine à coudre en marche. Et de solliciter le plein soutien des hommes.
Sa consœur donne le sein à son bébé, elle salue une journée qui rappelle l’importance du respect de leur dignité. « Nous ne pouvons plus accepter d’être maltraitées. Nous avons droit à la parole car c’est nous qui donnons la vie, portons et allaitons les enfants. Il faut que notre place soit reconnue par tout un chacun ».
K.P est vendeuse des légumes au centre-ville pour assurer la survie de sa famille. Pour elle, il est difficile de dire que les droits de la femme sont respectés dans notre société. «Pour certaines femmes cela marche mais pour d’autres ce n’est pas le cas. Actuellement, la vie est très difficile, certaines femmes sont maltraitées comme si leur dignité ne compte pas », nuance-t-elle.
De son côté, Marie pense que cette journée internationale des droits de la femme ne concerne que les femmes instruites. « Peut-être qu’elle est faite pour les fonctionnaires de l’Etat. Jusqu’à maintenant, nous avons une confusion. Cette célébration semble ne pas intéresser les simples femmes comme nous ».
Taille élancée, Josette Keza, porte un pagne multicolore mettant en lumière le thème retenu pour cette année. Pour lui, pas question que les festivités occultent le sens de la revendication de leurs droits. « Cette journée doit aller plus loin et dépasser le cadre folklorique. Il y a certes des avancées par rapport aux années passées mais des améliorations restent à désirer surtout dans les instances de prise de décisions ».
Signalons que cette journée initialement célébrée le 8 mars de chaque année, a été fêtée ce lundi 9 mars à Gitega, la capitale politique. « Levons-nous pour réaliser les droits des femmes », est le thème retenu pour cette année.