A l’occasion de la journée internationale de la langue maternelle célébrée à l’Université du Burundi, ce 19 avril, les participants ont formulé des recommandations en vue de promouvoir le kirundi. Le ministère de l’Education encourage les chercheurs à produire des œuvres scientifiques en langue maternelle.
Gertrude Kazoviyo, professeure à l’Université du Burundi dans la faculté des lettres et sciences humaines, assure que les Burundais s’efforcent de plus en plus d’aimer leur langue maternelle. « Le kirundi gagne plus de place dans différents secteurs de la vie nationale. Elle est enseignée de l’école fondamentale à l’université, et fait l’objet des recherches scientifiques. De surcroît, on a des publications scientifiques en kirundi.»
Elle se réjouit que de nouveaux mots émergent dans différents secteurs, suite aux efforts de créativité de certains Burundais : « C’est une grande satisfaction pour ceux qui s’intéressent à la langue maternelle.»
Néanmoins, Gertrude Kazoviyo déplore que des autorités et chercheurs s’expriment en mélangeant les langues dans différents discours ou interventions : « C’est quelque chose à décourager, mais c’est un phénomène qu’il faut comprendre. Le mélange de langues est un phénomène culturel lié au développement.»
Et de regretter le manque d’un dictionnaire monolingue du kirundi : «Nous avions un projet de conception d’un dictionnaire monolingue qui était financé par la francophonie. Malheureusement, le bailleur s’est retiré.»
Elle appelle le gouvernement du Burundi à encourager et à financer les travaux de recherche sur le kirundi. Cette universitaire exhorte les Burundais à fournir plus d’efforts pour bien parler le kirundi et ne pas emprunter des mots que l’on a déjà dans la langue maternelle.
Pour le directeur de la recherche et de l’innovation à l’Université du Burundi, Mélance Ntunzwenimana, il faut accepter que le kirundi emprunte des mots dans les autres langues : « Nous devons protéger notre langue, mais il ne faut pas non plus nous enfermer. Nous avons besoin des autres langues.»
Pour faire du kirundi une langue d’enseignement, poursuit-il, il faudra ouvrir les portes aux autres langues et emprunter des mots dont nous avons besoin pour enrichir le kirundi, mais sans exagération.
« La place du kirundi dans l’enseignement reste déplorable »
« Dans le système éducatif burundais, le volume horaire réservé au cours du kirundi et à la culture burundaise n’est pas suffisant. Les élèves et étudiants passent plus de temps à apprendre la culture des autres pays », fustige Fulgence Twagirayezu, étudiant au département Kirundi-Kiswahili à l’Université du Burundi. Et de demander que le kirundi soit parmi les cours prioritaires dans le système éducatif burundais.
Pour Wenceslas Sinabajije, professeur à l’Université du Burundi, il faut mettre en place une journée nationale dédiée à la culture burundaise et au kirundi. « Que la célébration de la langue maternelle soit une affaire nationale, de tous les Burundais», insiste-t-il.
Dorothée Nshimirimana, professeure du Kiswahili à l’Université du Burundi, recommande que le Burundi s’inspire des autres pays de la sous-région pour savoir comment protéger et promouvoir le kirundi : «L’exemple est celui de la Tanzanie où l’enseignement est dispensé en kiswahili de l’école primaire jusqu’à l’université.»
Les autres participants ont proposé que des états généraux sur la culture burundaise soient organisés pour discuter sur l’avenir du kirundi.
Faible production en ouvrages scientifiques en kirundi
Le ministre de l’Education nationale et de la Recherche scientifique, François Havyarimana, déplore que sur plus de 800 œuvres scientifiques produites à l’Université du Burundi de 2009-2019, très peu soient en kirundi : « On doit promouvoir et protéger notre langue maternelle, le kirundi. Nous encourageons les recherches scientifiques sur le kirundi et la culture burundaise.»
Et d’exhorter les scientifiques à traduire leurs œuvres en kirundi pour que tous les Burundais comprennent les résultats de leurs recherches pour qu’elles contribuent au développement du pays.
@Yan
Mu Kirundi baca umugani ngo uwushaka inka aryama nkayo.Mu Congeleza naho bati: « putting money where your mouth is ». Abarundi rero nibaba bashaka guteza imbere canke guhabuza ururini rwabo, n’ukurondera uburyo bwabo bakareka gusaba mukeba nawe akwega ibirenge canke mbere akanakwima kuko uba uriko umutwara isoko.Abafaransa ntibashobora gufasha umugambi woguteza imbere Ikirundi kuko bagurisha ibitabu, amakuru ya RFI, AFP, bakarungika abigisha bigatuma bigwiza akazi iwabo.Nibaba rero Abarundi koko bashize umwete kuri Uyo mugabi, barazofatira akarorero kuri Ethiopia igihe yariko ishaka kwubaka Urugomero rw’Umuyagankuba kuri Nile bita GERD.Bagiye muri FMI na Baque Mondiale gusaba imiliardi $4.1ngo batangure ibikorwa kuko uyo muyagankuba uzoteza imbere igihugu mbere bakanashora hanze mu bindi bihugu vya Afirika.Abazungu bababwiye ngo ayo mahera nimenshi kuri mwebwe kandi vyoca bibigabanya amazi akoreshwa mu Misiri na Sudani.Abategetsi ba Ethiopia baciye basaba abanyagihugu babo bati uyu mugambi ubwirizwa kubandanya ukwo bignda kwose vyanse bikunze.Bati umwe wese naterere ico ashoboye:$5, $100, $500, n’ibindi.Basidukanye n’iyonka mu gutanga ayo mafaranga cane cane ababa mu mahanga bahembwa menshi.Ibikorwa vyatanguye muri 2011 vyaheze muri 2020.None ngo amatara n’umuyagankuba biva kuri GERD vyaratanguye gukora.Imiliyoni 70 y’Abanyagihugu bazova mu bukene kubera uyo mugambi abanyamahanga batashaka gufasha. Kera twavuga ngo « Vyose bizova mu maboko yacu n’ubwenge bwacu ».Amazi y’amasabano ntamara imvyiro.
« Le kirundi gagne plus de place dans différents secteurs de la vie nationale. Elle est enseignée de l’école fondamentale à l’université, et fait l’objet des recherches scientifiques. De surcroît, on a des publications scientifiques en kirundi.»
Que le kirundi fasse l’objet de recherche scientifique est tout à fait normal. Il peut être un sujet très intéressant pour l’anthropologie, ethnologie, la philologie, etc. Par contre, on peut avoir des doutes concernant les publications scientifiques en Kirundi. Est-ce que ces publications ont été produites à la faculté des sciences de l’université du Burundi? Il y aurait plein de questions à se poser: les articles scientifiques – qui sont examinés par les pairs – seraient alors destinés à n’être évalué que par ceux qui maîtrisent le kirundi, il faudrait inventer tout le vocabulaire scientifique et former les étudiants pour pouvoir le comprendre, etc.
Il est certes important que le kirundi ait sa place dans la culture burundaise mais je ne pense pas que les publications scientifiques soient une priorité.
Quelle drole facon de defendre le Kirundi en s’exprimant en Francais!En plus la redaction et la production du « dictionnaire monolingue était financé par la francophonie. Malheureusement, le bailleur s’est retiré. »Les defenseurs de la langue nationale ont encore un long chemin a parcourir.
@Jamahaar
« Malheureusement, le bailleur s’est retiré. »Les defenseurs de la langue nationale ont encore un long chemin a parcourir. »
C’est vrai que des bailleurs (sponsors) kirundiphones doivent exister car tous ne tirent pas le diable par la queue (ce qu’on peut espérer du voisin demande de la patience: ak’imuhana kaza imvura ihise)!