A l’occasion de cette journée célébrée au Burundi sous le thème « Engageons-nous pour un meilleur avenir de la fille burundaise », la ministre chargée du Genre s’est élevée contre « une mentalité ancrée » qui confine les filles aux travaux ménagers.
S’exprimant pour le compte de l’Association pour la Promotion de la Fille burundaise (APFB), Claudette Niyonzima, a rappelé que cette journée, célébrée depuis 2012 au Burundi, a été instaurée par l’Assemble générale des Nations Unies à la date du 11 octobre afin de reconnaître les droits des filles et les obstacles particuliers auxquels elles se heurtent.
Et de remercier le Gouvernement burundais pour les efforts déjà consentis en faveur de l’épanouissement de la fille burundaise en mettant en place un cadre légal de protection notamment en matière de lutte contre les violences basées sur le genre et la gratuité de l’éducation primaire.
Elle en a profité ensuite pour appeler l’Etat à agir en faveur de la détaxation des serviettes hygiéniques utilisées par les femmes et les filles et de sévir contre les grossesses non désirées, particulièrement en milieu scolaire.
De son côté, le président du Sénat, Emmanuel Sinzohagera, invité de marque de la ministre Sabushimike, a adressé une mise en garde sévère aux agresseurs sexuels. « Sortez de l’obscurité pour aller vers la lumière. Car vous n’aurez bientôt plus de refuge ! Vous ne pourrez plus échapper à la loi ! »
Et d’exhorter les jeunes filles burundaises « à s’habiller décemment », à mener une cohabitation harmonieuse avec leurs époux et éviter ceux qui les incitent à la débauche.
Et de préciser, par la même occasion, que les pouvoirs publics ont le désir d’initier des formations sur le leadership à l’endroit des femmes et des filles.
Pour la ministre de la Solidarité nationale, des Droits de la Personne humaine et du Genre, Imelde Sabushimike, de nombreuses filles burundaises demeurent victimes d’une certaine logique patriarcale qui fait d’elles des citoyennes de seconde zone.
« Il y a une mentalité ancrée dans notre société qui relègue les filles aux travaux ménagers et les destine uniquement au mariage. Cela les empêche par conséquent de consacrer du temps aux études », a relevé la ministre. Et de déplorer que de telles mentalités empêchent les filles d’aller au bout de leurs rêves.
Comme faits d’arme du Gouvernement en faveur de l’amélioration du sort des filles burundais, la ministre Sabushimike a cité la mise en place de l’autonomisation de la femme et promotion de la fille au sein de son ministère, l’adoption d’un programme de développement basé sur le genre, la lutte contre les grossesses en milieu scolaire, les sanctions sévères à l’endroit d’instituteurs coupables d’abus sexuels sur leurs élèves, …
Vers la fin de ces festivités, Mme Sabushimike, accompagnée du président du Sénat, a procédé à la remise de prix à dix filles burundaises qui se sont distinguées dans divers domaines. Parmi elles, Francine Niyonsaba, récompensée pour ses récentes prouesses sportives, mais qui n’avait pu être présente sur les lieux. Des danses, des chansons et des sketchs ont aussi agrémenté cette journée.
Le message essentiel portait sur l’accès des filles à l’éducation pour un meilleur avenir professionnel. Un défilé de filles vivant avec un handicap a même été présenté, à la grande surprise et au plus grand bonheur des invités et du public présent.
Signalons que ces cérémonies avaient vu la participation de plusieurs représentants d’Agences onusiennes comme ONU-Femmes, le FNUAP et des délégués d’ONG internationales comme Union africaine,…