La femme rurale burundaise, essentiellement agricole, dit mener une vie d’autosubsistance. Ce lundi 15 octobre, journée internationale de la femme rurale, des reporters d’Iwacu sont allés à la rencontre de certaines cultivatrices.
Vugizo, au flanc de la colline, à proximité de la colline Rweza en commune Kanyosha de la province Bujumbura. Il est vers 10h. Cinq femmes, certaines portant des bébés sur le dos, labourent des lopins de terre. Aucun homme ne travaille à leurs côtés.
Elles affirment vivre au jour le jour. Le principal défi, relève Adidja Akimana, 20ans, s’avère le manque d’engrais chimiques. «Les terres sont devenues infertiles». Mme Akimana, veuve, laboure son champ depuis 6h. «Je rentrerai vers midi pour une autre tâche afin de trouver la ration de mon fils».
Pour elle, les produits qu’elle récolte de sa terre «inféconde et exiguë» ne peuvent pas couvrir tous ses besoins et ceux de son enfant. Dans l’après-midi, elle s’occupe d’autres travaux pour survivre. Elle se convertit en portefaix ou aide-maçon.
«Retrouver un terrain cultivable est un parcours de combattant», déplore Odette Nzeyimana, 28 ans, une autre femme cultivatrice. «Nous n’avons pas de propriété foncière propre». Cette mère de cinq enfants indique effectuer seule les travaux champêtres, depuis 2003, l’année de son mariage. Son mari est un maçon.
Mme Nzeyimana et sa famille mènent une vie dure. En plus de ses 5 enfants, elle élève deux autres d’adoption. De ces sept enfants, cinq vont à l’école. «Et mon mari peut chômer pendant cinq mois», se désole-t-elle. Elle soutient que son mari est «incapable de cultiver» pour «n’avoir pas exercé pareil travail dès le jeune âge».
Toutes les femmes rurales interviewées demandent à l’Etat de leur venir en aide. En leur octroyant des propriétés foncières et du fumier pour multiplier leurs productions et ainsi, améliorer leur niveau de vie.
Le Burundi a célébré cette journée autour du thème : « la femme rurale, au cœur de l’action pour lutter contre la pauvreté et la faim ».