Samedi 23 novembre 2024

Editorial

Journée des combattants. Il y a toujours combat

17/11/2022 5
Journée des combattants. Il y a toujours combat

C’est devenu presque une tradition, le Cndd-Fdd célèbre en grande pompe le 16 novembre de chaque année la journée dédiée aux combattants. Pendant une semaine de beaux discours sont prononcés, des défilés et parades sont réalisés pour « rendre hommage à ceux qui se sont sacrifiés, qui ont versé leur sang pour sauver la Nation burundaise. » C’est légitime. C’est une question de mémoire, de respect.

Cependant, les commémorations dédiées aux combattants au Burundi donnent naissance à des polémiques. Plus d’un se demandent pourquoi la célébration de la journée dédiée aux combattants reste l’apanage du seul parti au pouvoir, le Cndd-Fdd. Les crises qui ont endeuillé le pays et les injustices qui ont caractérisé différents régimes ont donné naissance à plusieurs partis et mouvements politiques armés, PMPA. Entre autres motivations pour justifier leur lutte : la défense de la démocratie, la recherche de la paix, d’un Etat de droit, du développement, de la justice. Des combattants ont péri sur le champ de bataille lors des affrontements, certes à des proportions inégales.

Toutefois, même la perte d’une vie dans ces conditions est à déplorer. « C’est une semaine de propagande, elle ne reflète pas le vécu des anciens combattants. Cette semaine vient semer la division car les anciens combattants ne sont pas que ceux du Cndd-Fdd, il y en a aussi au sein de l’ancienne armée régulière et d’autres groupes ».

Ces regrets viennent des anciens PMPA et sont également partagés par l’Association de développement des militaires handicapés qui appelle à une bonne organisation pour que cette commémoration rencontre l’assentiment de tout le monde. « Une fête qui réunirait aussi les combattants issus des partis et mouvements politiques armés y compris les anciennes forces armées burundaises. »

La commémoration dédiée aux combattants n’est pas spécifique au Burundi. Aux Etats-Unis on honore, chaque 11 novembre, les anciens combattants ayant servi la Nation.

C’est le Veterans Day. Le jour du Souvenir est observée en Europe et dans les pays du Commonwealth pour commémorer les sacrifices de la première guerre mondiale ainsi que d’autres guerres. Mais là, la cérémonie commémorative revêt un caractère inclusif.

Au Burundi, la célébration de la journée dédiée aux combattants ne devrait pas diviser. Je pense, à mon humble avis, que le rôle joué par ces combattants ne se limite pas à un parti politique, mais à la vie de la Nation toute entière. Cette journée devrait être plutôt une occasion de faire un regard rétrospectif pour voir si les grandes valeurs pour lesquelles ils ont combattu sont en train d’être réalisées. Il y a toujours combat…

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Stan Siyomana

    1. Tout ceci me rappelle Mwalimu Julius Kambarage Nyerere qui disait (après l’annexion du saillant de Kagera par Idi Amin d’Ouganda le 27 octobre 1978): « NIA TUNAYO, NA UWEZO TUNAO… »/nous avons la détermination, nous avons les moyens (de battre Idi Amin et ses troupes).
    « “The world must understand our reason for wanting to hit Amin hard. Sababu zakumpiga Amin tunazo, nia tunayo, na uwezo tunao” meaning “We have the reasons to hit Amin, we have the ability to hit him and we have the determination to hit him),” said Nyerere at the Diamond Jubilee Hall in Dar es Salaam as heformally declared war on Uganda… »
    https://www.jamiiforums.com/threads/the-kagera-war-an-operation-history-and-operation-chakaza.654962/#:~:text=The%20world%20must%20understand%20our%20reason%20for%20wanting,es%20Salaam%20as%20heformally%20declared%20war%20on%20Uganda.
    2. Au Burundi, si les troupes gouvernementales avaient réussi à se débarasser des mouvements rebelles ou si c’était le Palipehutu-FNL qui était aujourd’hui aux commandes de la nation burundaise, CHACUN DE SES ANCIENS BELLIGERANTS AURAIT PU TROUVER SA PROPRE MANIERE D’HONORER SES ANCIENS COMBATTANTS (car étant au pouvoir, il en aurait les moyens).
    3. Rien n’empêche que dans l’avenir, dans un esprit de paix retrouvée, ils puissent célébrer tous ensemble.

  2. Chômeur

    J’imagine Que Les Valeurs Pour Lespuelles Ils Ont Combati,ont Étés Les Valeurs Éthniques Et Égocentriques.
    Si Non Si On Analyse La Situation Actuelle, On Remarque Qu’on A Répété Le Scénario « Mporona ».
    Aujourd’hui, On Ne Peut Être Engagé Que Si On A Un Parrain Politique Ou Un Parrain_pecunia(argent).
    Le Militantisme, Le Clientélisme Ou Le Régionalisme Fait Rage Dans Ce Pays De « Lait Et Du Miel ».
    Donc, Dans Ce Pays Où Nous Avons Un Heuritage Tronqué, Une Société Ou Un Groupe Tente Toujours À Se Venger Contre Une Ou Un Autre.

  3. Maningo Jean claude

    Cher Jamahaar,
    Uko gukumirana niko nyene kwakwegeye Uburundi n’Abarundi amabi atagira uko angana.

    • Stan Siyomana

      @Maningo Jean Claude
      Tuvuge ko twavuye muvyo gukumira hanyuma kuri Stade Ingoma y’i Gitega HAGAHWANIRA BOSE: hagahwanira abarwana ku ruhande rwa Reta ya kera n’abarwana mu mihari (ya CNDD-FDD, Palipehutu-FNL, n’abandi).
      Nka CNDD-FDD yotanga ubuhamya ikeza nk’ abanyaBubanza canke abanyaMakamba iti: « Nibo badutunze baratugaburira.. », mugabo ku ruhande rwa Reta bo bidoga bati: « Aho muri Makamba na Bubanza niho abantu bacu bahereye.. »
      Jewe simbona amahoro yoba ari muri iyo stade.

  4. Jamahaar

    Nyene imbugita n’uwuyifashe ikirindi.Kiramutswa uwuri ku ngoma.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.