Lors de son discours à la Nation du 31 décembre 2023, le président Evariste Ndayishimiye a formellement accusé le Rwanda de soutenir le mouvement rebelle Red-Tabara. Il l’a accusé d’avoir perpétré une attaque où 19 civils et un policier ont été tués selon le bilan officiel. Il est aussi revenu sur la « Vision Burundi pays émergent en 2040, pays développé en 2060 ». D’aucuns déplorent le fait qu’il n’a fait aucune allusion aux problèmes du moment.
L’affaire qui a défrayé la chronique est la condamnation à la prison à vie de l’ancien Premier ministre, Alain Guillaume Bunyoni. Entre temps, il y a eu un remaniement ministériel, nomination d’une nouvelle équipe de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), suspension des activités du parti CNL, etc.
Dans le Conseil des ministres du 13 décembre 2023, le gouvernement a adopté le projet de loi portant révision du budget de l’Etat 2023/2024. Les économistes approchés s’accordent à dire que la décision était prévisible. Toutefois, ils estiment que les recommandations émises n’ont pas fait objet d’une étude minutieuse. Pour certains, c’est même un signe d’une panique palpable au sommet de l’Etat.
Les noms des commissaires qui vont piloter les élections législatives et locales de 2025, de même que les présidentielles de 2027 ont été approuvés respectivement par le Sénat et le Parlement, les 6 et 7 décembre. Seul hic : mis de côté certains noms loin de faire l’unanimité. Tous les politiques interrogés dénoncent le caractère unilatéral et peu inclusif entourant leur désignation.
Ce novembre 2023, le président de la République, Evariste Ndayishimiye, a passé les rênes de la présidence du Sommet des Chefs d’Etat de l’East African Community (EAC) à son homologue du Soudan du Sud, Salva Kiir. Le mandat du chef de l’Etat burundais a été marqué essentiellement par le conflit au Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC). Nombre d’observateurs s’accordent à dire que c’est une réussite au niveau diplomatique vu que son prédécesseur ne participait plus aux rendez-vous de l’EAC arguant « un agenda chargé ».
Manque des liquidités, difficile accès aux crédits, gestion opaque des devises, … Evariste Ndayishimiye, le président de la République déplore la faible participation des banques commerciales dans le développement du pays. Son constat est qu’il y a une méfiance entre elles et la Banque centrale.
Des voleurs devenus forts que l’Etat, des officiels fraudeurs, des groupes mafieux pour saboter l’économie nationale, risque de ne pas pouvoir payer les fonctionnaires, … Le président Evariste Ndayishimiye tape du poing sur la table. Les auteurs de ces pratiques frauduleuses ne visent qu’à ruiner le pays. D’après lui, ses lieutenants doivent lui emboîter le pas pour ne pas être confondus aux ennemis du pays. « Qu’il ne se limite pas aux paroles ! », critiquent les politiques.
Népotisme, clientélisme, corruption, militantisme, … Plus d’uns se demandent pourquoi les projets financés par les agences onusiennes et la Banque mondiale sont mal exécutés. Manque de patriotisme ou faibles capacités ?
Pour la 2e fois en trois ans au pouvoir, lundi 2 octobre, le président de la République, a remanié son gouvernement. Quatre ministres ont été remerciés. Mais le scepticisme reste : plusieurs observateurs interrogés, n’espèrent rien de ce remaniement.
Depuis le 27 septembre 2023, toutes les compagnies aériennes opérant au Burundi vendent les billets d’avion en devises. Ces compagnies expliquent, que cette décision est motivée par le manque de devises. Une mesure lourde de conséquences décriée par la population.
De la Mairie de Bujumbura en province Cibitoke en passant par les provinces Gitega Rumonge, l’accès à l’eau potable est problématique. La population ne sait plus à quel saint se vouer. Où se situe le problème alors que la ville de Bujumbura se trouve au bord du lac Tanganyika, un grand réservoir planétaire d’eau douce ? Le ministère en charge de l’Hydraulique reconnaît cette carence d’eau potable. Pour y faire face, les investissements privés dans ce secteur s’avèrent nécessaires. Quant à la Regideso, elle prévoit d’investir 60 milliards de BIF dans le secteur pour l’année 2023-2024.
Lors de la rentrée judiciaire 2023-2024, le 1 septembre 2023 au Stade Ingoma de Gitega, le président de la République n’y est pas allé avec le dos de la cuillère avec les magistrats en les accusant de tous les maux. Sont-ils les seuls responsables des défaillances qui s’observent au sein du secteur judiciaire ? Pour nombre d’observateurs, le pouvoir exécutif y est aussi pour quelque chose. D’après eux, la soumission de la magistrature profite à plus d’un.