Le 9 décembre 2024, le monde a célébré la Journée internationale de lutte contre la corruption. Selon l’indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency International publié en janvier 2024, le Burundi occupe la 162e place sur 180 pays avec un score de 20 sur 100. Quant au classement de la Fondation Mo Ibrahim de novembre 2024, le Burundi occupe la 43e place sur les 54 pays africains enquêtés avec un score de 41,4 sur 100 en 2023. Pour nombre d’observateurs, les organes chargés de la répression de la corruption sont aux abonnés absents.
Le 29 novembre 2024, un déficit de 110 milliards de FBu observé durant les quatre derniers mois par l’Office burundais des recettes est rendu public par le ministre des Finances, du Budget et de la Planification économique dans une réunion avec les hauts cadres de cette institution. Pour l’Office, trois raisons, à savoir le manque de carburant, le manque de devises et le changement climatique sont à l’origine de ce déficit. A cette même date, une note du ministère des Finances portant suspension des dépenses non prioritaires est sortie. A qui imputer la responsabilité ?
Arrestations, tortures, emprisonnements, dépossessions de leurs biens… Tels sont les déboires des jeunes burundais partis à la recherche de l’« eldorado tanzanien ». Souvent sans documents de voyage, ils sont arrêtés et renvoyés au Burundi dans un état critique. Iwacu s’est rendu à Makamba pour recueillir leurs témoignages. Des récits glaçants.
Du 5 au 6 décembre 2024, le Burundi abritera une Table ronde sur l’investissement dans le cadre de la mobilisation du financement pour la réalisation de la Vision 2040-2060. Au cours d’une émission à la RTNB, postée sur le site de la présidence, certaines hautes autorités ont déjà fait des déclarations sur ce financement de la Vision. Certains économistes et activistes de la société civile estiment qu’il y a du pain sur la planche et qu’il faut convaincre.
Pour Jean Ndenzako, professeur d’universités et ancien économiste à la Banque mondiale, à la Banque Africaine de Développement et à l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la Table ronde des partenaires au développement et investisseurs privés prévue les 5 et 6 décembre 2024 à Bujumbura représente une initiative majeure du gouvernement pour attirer les investisseurs étrangers, mais qui suscite à la fois espoir et questionnements quant à sa capacité à transformer concrètement le paysage économique burundais.
L’économie burundaise est en berne. Les prix des denrées de première nécessité montent en flèche. Pourtant, dans leurs messages, les autorités burundaises estiment que le Burundi peut s’autosuffire. Ce qui est loin des points de vue des experts économistes et des défenseurs des droits de l’Homme.
Polémique autour du dépôt des insignes des partis politiques. Nombre de politiques se demandent à quoi joue la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Avec cet appel pour le dépôt des insignes des partis politiques, la constitution des coalitions des partis politiques semble compromise.
Six militants pro Agathon Rwasa sont écroués à la prison de Ruyigi. Ils sont poursuivis pour « une tenue d’une réunion illégale du parti Congrès national pour la liberté (CNL) ». Des permanences des partis comme le Sahwanya-Frodebu ont été vandalisées. Pour certains politiques, le totalitarisme s’installe au Burundi.
Droit ou obligation civique ? La polémique enfle entre les intellectuels autour de l’enrôlement des électeurs. Même parmi les citoyens lambda, le débat est houleux. Et entre temps, quatre personnes sont emprisonnées dans les cachots de la zone Mutambu en province de Bujumbura pour ne pas s’être fait enrôler. Pour certains, c’est une violation des droits de l’Homme. Pour d’autres, la loi a été respectée. Qui croire ?
La ville de Bujumbura a abrité, du 28 au 31 octobre 2024, le 23e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernements du Comesa. Un grand événement régional. Pour certains, c’était une occasion de faire oublier aux Burundais, pendant un laps de temps, les affres de la vie quotidienne. L’événement s’est clôturé par l’élection du président Evariste Ndayishimiye à la tête de cette communauté. La mission, sera-t-elle facile ? Nombre d’observateurs doutent de ce que pourra réaliser le Numéro Un burundais au regard des différents conflits qui s’observent dans cette région d’Afrique.
Les Nations-unies viennent de renouveler le mandat de son rapporteur spécial sur les droits humains au Burundi. Il a accepté d’accorder une interview au Journal Iwacu. Selon lui, le renouvellement du mandat est un processus avec des objectifs assez précis. C’est une décision des Etats qui composent le Conseil des droits de l’Homme. Le mandat est encore nécessaire car la situation des droits de l’Homme au Burundi ne s’est pas améliorée. Telle est sa lecture.
En vue de la constitution d’un fichier électoral, l’enrôlement des électeurs a eu lieu au Burundi du 22 au 31 octobre 2024. Par moment, des gens ont été empêchés d’accéder à certains services ou d’obtenir des documents administratifs. Exhiber au préalable un récépissé attestant leur enregistrement au rôle d’électeurs était une condition sine qua non. Le ministre de l’Intérieur reconnaît les faits tout en précisant qu’il s’agit des mesures « incitatives » face à la faible affluence à l’inscription. Pourtant, les chiffres de la Ceni sont « satisfaisants ». Cette situation soulève des questions au sein de l’opinion. Reportages et témoignages.