Nos collègues et amis viennent de passer leur 35e nuit entre les quatre murs d’une cellule de prison. L’injustice qui les frappe depuis le premier jour de leur incarcération a des répercussions au-delà des murs de la prison de Bubanza.
Dylan, le fils d’Agnès, est un gamin de 10ans. Quand il se rend auprès de sa maman détenue à Bubanza, une question revient souvent dans sa petite bouche: «Maman, quand reviens-tu?». Une question à laquelle sa jeune mère ne trouve aucune réponse. Sans doute habitué à passer des fêtes de fin d’année joyeuses en familles, Dylan appréhende déjà l’absence de sa maman à l’approche des fêtes: «Maman, seras-tu là à Noël?». S’attendant sans doute à un silence gêné ou une réponse évasive à cette question, il anticipe: «Si t’es pas là pour Noël, au moins le seras-tu pour mon anniversaire?» (Qui a lieu en mai).
Ce que demande l’enfant n’est pas tant d’avoir sa maman à Noël ou à la fête de la « Bonne année », mais simplement le droit de partager des moments heureux avec elle en liberté. Comme tous les enfants, il ne comprend pas l’emprisonnement. Partager la joie de bonnes notes à l’école, une tranche de gâteau à Noël, le démarrage d’une nouvelle année pleine de promesses et de bonheur dans les bras de sa chère maman, voilà résumés les souhaits de l’enfant à travers cette banale question : «Maman, seras-tu là à Noël?»
«La justice» qui a maintenu en détention Agnès, Christine, Egide et Terence ne prive pas seulement de liberté des journalistes dont le seul tort est d’avoir exercé leur métier, elle prive également d’instants de bonheur partagés entre un adorable enfant et sa maman.