L’ouverture de la campagne n’a fait que confirmer une réalité déjà connue. Les partis qui pèsent véritablement sur l’échiquier politique sont au nombre de deux : le CNDD-FDD et le CNL.
C’est donc derrière ces deux blocs que les alliances vont se former. Dans le sillage du Fnl de Jacques Bigirimana, le CDP d’Anicet Niyonkuru vient d’annoncer son ralliement derrière le Général Major Evariste Ndayishimiye, paré maintenant de toutes les vertus. « Nous pensons qu’il va nous apporter la stabilité parce qu’il met en avant la sécurité et le développement des Burundais», a expliqué M. Niyonkuru.
Au cas où son candidat préféré serait élu, le président du CDP a promis d’œuvrer pour le retour de tous les exilés, étant donné que lui-même vient de rentrer récemment. Il séjourne au pays depuis trois mois.
Il rejoint ainsi le RADEBU de Jean de Dieu Mutabazi, le Frodebu Nyakuri de Kefa Nibizi et l’ADR d’Alice Nzomukunda, etc., ces mini formations sont des alliées de longue date du CNDD-FDD. Et une nouveauté : même une frange de l’Uprona emmenée par un certain Mbayahaga, ancien chef de protocole de l’ex Premier vice-président de la République Térence Sinunguruza (le même Mbayahaga serait d’ailleurs à l’origine de sa chute en 2013), a annoncé son soutien au candidat du parti de l’Aigle, etc.
Pendant ce temps, l’acteur politique Tatien Sibomana appelait les partisans de l’Uprona non gouvernemental à voter pour les candidats du CNL. « Nous appelons nos militants à voter « utilement » pour le changement .Et cela ne sera possible que si nous votons pour le parti CNL au cours de ce triple scrutin.»
Pour rappel, son aile formait avec Agathon Rwasa, la coalition des indépendants Amizero y’Abarundi lors des élections de 2015. Pour bon nombre d’observateurs politiques, une décision tant logique que stratégique.
Cependant, un membre influent et non des moindres de cette aile historique vient de lui fausser compagnie. L’ancien Premier vice-président de la République, Yves Sahinguvu a rejoint la coalition Kira Burundi. Un départ qui fait douter de la cohésion de cette même aile uproniste. La coalition Kira Burundi, représentée par Domitien Ndayizeye, ancien chef d’Etat, à la présidentielle du 20 mai prochain, est composée des partis RANAC, Pajude et Fedes Sangira.
Entre le Cndd-Fdd et le CNL, qui compte le plus de soutiens ?
Mathématiquement, le parti de l’Aigle est celui qui totalise plus de soutiens. Mais en réalité, selon plusieurs observateurs, tous ces ralliements actuels ne seraient qu’un jeu. La plupart de ces formations sont cataloguées comme des partis satellites depuis longtemps sans aucune assise populaire. Dans l’opinion, avec d’ailleurs une pointe de dérision, ils sont appelés (Imperekeza), les suiveurs. Pour leur survie politique, ils comptent sur la générosité politique du futur vainqueur. Ils rivalisent donc pour encenser le « vrai » candidat présidentiel.
Quant à l’aile uproniste incarnée par Tatien Sibomana, elle joue la carte de l’opposition dans le sillage de Rwasa dans l’espoir de prendre le contrôle du parti Uprona en cas de victoire du challenger de Neva.