L’année 2019 a été très difficile pour le Groupe de presse . Au moment où j’écris ces quelques lignes, quatre collègues croupissent depuis bientôt deux mois dans une sordide cellule d’une prison de Bubanza.
Agnès, Christine, Térence et Egide ne sont pas criminels. Ils n’ont diffamé personne, ils n’ont pas volé ou tué. Non.
Le matin du 22 octobre 2019, des affrontements sont signalés à Musigati dans la province de Bubanza. Ils font alors ce que tous les journalistes dignes de ce nom font : se rendre sur le terrain pour voir ce qui se passe, recueillir des témoignages, vérifier, recouper les informations.
Ils sont arrêtés dès leur arrivée sur les lieux et enfermés dans des conditions inhumaines dans un cachot. Leur calvaire ne faisait que commencer et il dure encore.
Par la suite, les journalistes seront accusés d’atteinte à la sureté intérieure de l’Etat, un délit grave, mais tout aussi vague. Depuis, nous attendons leur procès.
Que leur dire en cette période de Noël où les familles se retrouvent pour célébrer la paix et
l’amour entre les hommes ? Difficile de trouver des mots.
Mais je n’ai que des mots, des pauvres mots. Noël entre quatre murs d’une prison est difficile.
Chère Agnès, je sais que tu serais heureuse ce soir avec Dylan, ton fils de 9 ans, sans toi en ce jour de Noël.
J’imagine ta tristesse Christine , avec ta joie de vivre.
Je pense à vous, Térence et Egide.
Mais je n’ai que des mots
Des mots pour vous dire courage, tenez…
Sachez que beaucoup de personnes pensent à vous.
Encore plus en cette période des fêtes où vous êtes entre quatre murs d’une sordide cellule.
Je vous envoie ces mots.
Ces pauvres mots bourrés d’amour.
C’est difficile à dire, mais je vais le dire quand même : « Agnès, Christine, Térence et Egide. Joyeux Noël. Malgré tout. Car demain est un autre jour. »
Antoine Kaburahe