Par Emery Kwizera, journaliste, section Kirundi
Chers Agnès, Christine, Égide et Térence, je vous salue les « aboyeurs. »
Je vous écris juste pour vous dire que je pense à vous. Le jour, la nuit, à la maison ou au travail, je pense tout le temps à vous.
Dans la nuit du 19 novembre, dans un rêve, je vous ai vus libres. Je vous ai serrés très fort, un à un. Nous étions dans les enceintes d’Iwacu, à côté du portrait de Jean Bigirimana, mon collègue de la Web radio disparu. Mais bizarrement vous portiez tous des pyjamas noirâtres, vous aviez l’air tristes. Un interprète de rêve pourrait m’aider…
Le lendemain, le 20 novembre, le juge décidait de vous maintenir en prison. C’était un coup dur pour moi. Mon rêve n’est pas devenu réalité. Mes espoirs ont été anéantis.
Pourtant, quand quelques jours plus tard je suis venu à Bubanza , j’ai vu Agnès sourire, rigoler. Christine et Térence aussi. Égide est toujours égal à lui-même. Calme.
Vos sourires m’encouragent, mes chers amis. Vous résistez et vous nous incitez à rester debout. Vous êtes deux femmes fortes et deux hommes de courage. Merci pour votre force.Même le paludisme n’est pas venu à bout de votre détermination.
Mes chers amis et collègues, je n’ai pas assez de mots pour vous dire ce que j’ai sur le cœur. Sachez que vous me manquez. Vos blagues, vos sourires et éclats de rire aussi.
Tous les matins, votre absence pèse sur nos débats lors de la conférence de rédaction.
Je prie Dieu pour que vous sortiez de cette prison de Bubanza.
A très bientôt, j’espère.
Emery