Vendredi 22 novembre 2024

#JeSuisIWACU

Nous croisons nos espoirs

JOUR 31

21/11/2019 Commentaires fermés sur Jour 31: Nous croisons nos espoirs
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A Iwacu, au lendemain de l’annonce du maintien en détention de nos collègues et amis, un sentiment mitigé règne au sein du personnel. D’une part, une grande déception. La décision du maintien en détention préventive de nos quatre amis a été un coup dur pour eux et leurs familles, pour nous tous. «Nous croisons les doigts», nous avait dit Agnès à la sortie de la séance d’audition tenue ce lundi 18 novembre. Un malheur ne venant jamais seul, au moment de l’annonce de la décision de la cour d’appel Agnès et Christine , toutes les deux souffrantes depuis quelques jours, venaient d’apprendre qu’elles sont atteintes de paludisme!

D’autre part, la famille d’Adolphe est heureuse. Notre chauffeur ayant bénéficié d’une liberté provisoire, une femme et ses sept enfants vont bientôt revoir sain et sauf un époux et un père après 30 jours d’absence. Cela nous réjouit et nous incite à espérer que les familles d’Agnès, Christine, Terence et Egide connaîtront la même joie dans les jours ou les semaines qui viennent.

Iwacu, reconnaissons-le, traverse une mauvaise passe qui affecte tous les membres de la Rédaction mais nous inspirant de la phrase d’Agnès, nous ne croisons pas les doigts: Nous croisons nos espoirs pour Agnès, Christine, Terence et Egide.

Le mardi 22 octobre, vers midi, une équipe du journal Iwacu dépêchée pour couvrir des affrontements dans la région de Bubanza est arrêtée. Christine Kamikazi, Agnès Ndirubusa, Térence Mpozenzi, Egide Harerimana et leur chauffeur Adolphe Masabarakiza voient leur matériel et leurs téléphones portables saisis. Ils passeront une première nuit au cachot, jusqu'au samedi 26 octobre. Jusqu'alors, aucune charge n'était retenue contre eux. Mais le couperet est tombé : "complicité d'atteinte à la sécurité de l'Etat". Depuis l'arrestation de notre équipe, plusieurs organisations internationales ont réclamé leur libération. Ces quatre journalistes et leur chauffeur n'ont rien fait de plus que remplir leur mission d'informer. Des lecteurs et amis d'Iwacu ont lancé une pétition, réclamant également leur libération. Suite à une décision de la Cour d'appel de Bubanza, notre chauffeur Adolphe a retrouvé sa liberté. Ces événements nous rappellent une autre période sombre d'Iwacu, celle de la disparition de Jean Bigirimana, dont vous pouvez suivre ici le déroulement du dossier, qui a, lui aussi, profondément affecté notre rédaction.