La délégation burundaise pour les Jeux Olympiques de Paris est au cœur d’un conflit interne. Le président de la Fédération d’athlétisme du Burundi, s’est retiré de la liste des participants en signe de protestation contre ce qu’il qualifie d’irrégularités dans la désignation de cette délégation, ce que nie le CNO.
Mme Lydia Nsekera, présidente du Comité national olympique dit défendre ses choix et les actions du CNO. Elle se dit engagée à respecter les règles olympiques.
Le principal point de discorde est l’interprétation des responsabilités et des décisions prises par le CNO. L’ancien athlète du demi-fond, Dieudonné Kwizera accuse Mme Lydia Nsekera d’avoir ignoré les protocoles établis, au moment où elle soutient que toutes les démarches ont été respectées selon les règles olympiques.
Dans une lettre datée du 8 juillet, le président de la Fédération d’athlétisme du Burundi a exprimé ses inquiétudes. Il parle d’ingérence et des irrégularités commises par la présidente du CNO.
Selon lui, cette dernière a empiété sur les règlements en désignant des personnes non qualifiées pour accompagner les athlètes, sans consulter la Fédération d’athlétisme.
« Plus grave encore, vous vous êtes permise de nommer à mon insu un entraineur qui ne figurait pas sur la liste que je vous ai transmise. Cela prouve votre volonté préméditée de réduire les officiels de la Fédération d’athlétisme pour réattribuer leurs places aux autres personnalités de votre choix », accuse-t-il dans sa lettre.
Il accuse également Mme Nsekera de ne pas avoir pris en compte les efforts des entraîneurs et des officiels qui ont travaillé pendant des années pour préparer les athlètes.
Cet ancien spécialiste du 800 m a souligné que les décisions de Mme Nsekera ont été prises de manière unilatérale et sans considération pour les procédures établies.
Il a rappelé que des lettres précédentes adressées au CNO pour rectifier la situation sont restées sans réponse. Face à ce qu’il considère comme une injustice flagrante, il a choisi de se retirer en signe de solidarité avec les entraîneurs et officiels lésés.
En réponse à ces accusations, Mme Nsekera a fourni une explication détaillée des actions du CNO. Dans une lettre datée du 10 juillet, elle a affirmé que le CNO avait pris en compte les listes transmises par la Fédération d’athlétisme, incluant M. Kwizera et deux entraîneurs, Salvator Nizigama et Giuseppe Giambrone. Nsekera a précisé que ces noms figuraient dans les listes envoyées par M. Kwizera lui-même en février et en juin 2024.
Mme Nsekera a rappelé que le CNO a la responsabilité d’organiser et de diriger les délégations olympiques, conformément à la Charte Olympique. Elle a souligné que le CNO avait agi dans le respect des règles et des procédures, et que les décisions prises étaient conformes aux responsabilités du comité. « Les CNO constituent et organisent et dirigent leurs délégations respectives aux jeux olympiques … les CNO doivent s’assurer que les inscriptions proposées par leurs fédérations nationales sont conformes à tous égards aux dispositions de la Charte olympique », explique-t-elle dans la lettre du CNO.
Lydia Nsekera a également évoqué un précédent en 2021, où Dieudonné Kwizera avait renoncé à accompagner l’équipe aux Jeux Olympiques de Tokyo, malgré une accréditation officielle. Selon elle, cette action démontre une incohérence dans les décisions de M. Kwizera.
Face à cette situation, au niveau du ministère chargé des sports, il n’y a pas encore de réaction alors que la délégation burundaise est censée entrer dans le village olympique ce 23 juillet.
Rien ne se passe sans qu’il y ait des jeux d’égos et de pouvoir dans les fédérations sportives burundaises! Il me semble que tout le monde (et chacun) devrait penser en premier au succès de nos sportifs/athlètes avant de penser à leurs égos et leurs poches.
D’un côté on a des athlètes qui sont privés des entraîneurs qui les connaissent (forces et faiblesses) pour mieux les guider et les supporter au cours des compétitions. D’un autre, on a des gens qui veulent imposer leurs choix alors qu’ils n’ont ni les attributions ni les prérogatives.
Pourrait-on se faire violence et trouver un juste milieux?
Certes elle est louable cette liberté de dire ce qu’on pense. Cependant, un lecteur lambda peut ne pas comprendre ces revirements de dernières minutes alors que les concurrents ont déjà pris l’avion. La rigueur nous invite à anticiper les choses en amont pour éviter le ridicule.